Le CAC40 dévisse de -2,6% avec de gros volumes (5,2MdsE), l'Euro-Stoxx50 chute de -2,6% et Francfort de -3,2% (pire séance l'année 2015 pour Francfort).

La confiance béate dans une hausse inexorable et éternelle alimentée par 'les flux' (de fausse monnaie des banques centrales) s'est manifestement fissurée ce mercredi.

Les premières lézardes étaient apparues mardi... mais cela pouvait n'être qu'un nouveau piège tendu aux vendeurs (et de toutes façons, le support des 5.140Pts avait été préservé à Paris).
Mais un véritable séisme a sérieusement endommagé les marchés obligataires dès le début de la matinée: ils dévissent partout de façon spectaculaire, surtout le Bund dont le rendement explose de +80% à 0,29% (le Bund 2024 à 9 ans fait même +110%, nos OAT voient leur rémunération s'envoler de 0,42 vers 0,57%).

La correction semble avoir commencé sur le marché allemand avec une émission ratée de Bunds à 5 ans (rendement négatif de -0,12% initialement, de -0,03% ce soir), comme si les opérateurs entérinaient le fait que les rendements n'iront pas plus bas en Europe (la France avait émis de la dette à 5 ans à un taux négatif la veille, avec succès).

La publication du PIB américain à 14H30 n'a fait qu'envenimer la situation : un mauvais chiffre fait d'ordinaire monter les marchés obligataires, un très mauvais chiffre les euphorise... mais pas ce mercredi où la mauvaise nouvelle sur la croissance américaine est prise pour telle par l'ensemble des gérants (obligations et actions).

Le PIB US n'a en effet progressé que de 0,2% en rythme annuel au premier trimestre, contre +2,2% fin 2014 et une anticipation de +1% (cinq fois supérieure), avec une division par deux des dépenses de ménages et par 3 des investissements des entreprises... et le prétexte de l'hiver rigoureux ne va pas fonctionner cette année, même si certains économistes tentent d'exploiter ce motif.

De quoi s'interroger sur la vigueur de la conjoncture mondiale et accélérer les prises de bénéfices après un début d'année tambour battant à la Bourse de Paris.

L'autre facteur aggravant, c'est l'envolée de +1,65% de l'Euro qui pulvérise la résistance des 1,10$ (à 1,1160/E) et les spécialistes du Forex font également face à une secousse brutale sur la parité Euro/Dollar, de très nombreux opérateurs étant agressivement 'short Euro' depuis la mi-janvier (avec des leviers très audacieux).

Après la chute de près de -2% survenue la veille, la semaine s'annonce ainsi comme la plus noire de l'année, quand bien même les analystes de Barclays Bourse estimaient ce matin que la 'consolidation (était) nécessaire et légitime' après le rallye haussier du premier trimestre.
Attendues en hausse de 1,2% environ, après une progression de 3,1% entre janvier et février 2015, les promesses de ventes de logements aux Etats-Unis ont de leur côté crû de 1,1% entre janvier et février 2015. Une donnée toutefois anecdotique après le coup de tonnerre du début d'après-midi.

S'agissant des valeurs françaises, Norbert Dentressangle bondit de 36,3% dans le sillage de l'annonce d'un accord définitif avec le groupe américain XPO Logistics en vue de l'acquisition de la majorité des actions du transporteur routier français et du lancement d'une offre publique d'achat sur le capital restant.
L'autre vedette du jour étant Sequana (+20%) avec un retour au prifi (+2MnsE) contre -6Mns au T1 2014).

Sur le CAC 40, l'action Saint-Gobain (-1,4%) s'est retournée à la baisse en dépit de revenus trimestriels encourageants.
Le trio Peugeot, Safran et Alcatel-Lucent et Airbus fermaient la marche avec -4,1 à -4,2%, un autre trio formé d'Airbus, Pernod et CapGemini lâchait -3,7 à -3,8%..

Sur le SBF 120, le titre Hermès International (+1,1%) reste bien orienté à la faveur de ventes en hausse de 19% sur les trois premiers mois de l'exercice en cours à 1,12 milliard d'euros. Hors effet devises, la progression ressort à 8%.

Leader de l'indice, Ipsen avance pour sa part de 5,5% après avoir enregistré une 'forte croissance' de ses ventes au premier trimestre et relevé dans la foulée ses objectifs annuels.

A contrario, les valeurs liées à l'acier sous-performent elles aussi alors qu'une organisation professionnelle a annoncé que les exportations chinoises resteraient élevées cette année: ArcelorMittal cédait -4,1% et Aperam -6,5%.



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