Il ne s'est rien passé durant 6 heures et puis, lorsque Janet Yellen eut fini de lire son 'témoignage', les indices boursiers se sont mis à grimper avec une régularité de métronome, purement algorithmique mais en style 'bulldozer'.

Et ce fut une nouvelle pluie de records historiques, avec un CAC40 testant à 0,01% près les 4.900 (à 4.899,5Pts) avant de fléchir un peu (+0,5% à 4.886 en clôture), avec un DAX30 à 11.210Pts et un 'sans faute' sur les indices US: tous au plus historique à 17H35.

C'est à croire que les marchés connaissaient dans ses moindres détails le texte lu par Janet devant une commission sénatoriale du Congrès américain.

Ni les indices US, ni les grandes places européennes n'ont tressailli à aucun moment au cours de son 'témoignage' sur la conjoncture économique et la politique monétaire de la FED (le risque d'inflation durablement basse est réel, la croissance ralentit en Chinbe, elle restera lente en Europe... la FED peut donc se montrer 'patiente').

Quelqu'un a appuyé sur le bouton 'hausse' uniquement lorsqu'elle a fini de parler: la raison probable étant qu'il n'y a eu ni bonne ni surtout de mauvaise surprise (pas de 'durcissement' du ton et toujours une évocation de la 'patience').

Les chiffres économiques du jour n'ont eu impact sur les cours lors de leur parution... en revanche, les indices boursiers s'envolent inexorablement, preuve qu'il n'est plus question que d'un marché de flux où l'environnement macroéconomique ou géopolitique devient une variable très secondaire.

Le CAC40 pourrait prochainement dépasser les 5.000 points, dans un contexte général de choix unique en faveur des marchés d'actions européens avec la décision de la BCE d'activer la planche à billets à hauteur de 60 milliards d'euros mensuels en mars.

En attendant le coup d'envoi prochain du 'QE' ('quantitative easing') version européenne, les engagements de la Grèce en matière de réforme ont été approuvés par l'Eurogroupe, ce qui signifie 4 mois d'accalmie (pas de risque de défaut fin février) puisque le refinancement est assuré jusqu'en juin.
La bourse d'Athènes s'est envolée de +10%... mais les places européennes n'ont pas réagi aux 9 premiers % de hausse.

S'agissant des statistiques, le taux d'inflation annuel de la zone euro s'est établi à -0,6% en janvier 2015 en estimation définitive, soit son plus faible niveau depuis juillet 2009.
Outre-Atlantique, L'indice de confiance des consommateurs du Conference Board s'est nettement tassé à 96,4 points ce mois-ci, après 103,8 points en janvier (chiffre révisé de 102,9 points) et contre 99,6 points attendus.

L'expansion du secteur américain des services s'est en revanche accélérée, au vu de l'indice PMI flash de Markit qui est remonté à 57 points au titre du mois de février, à comparer à 54,2 points en janvier et alors que les économistes anticipaient sa stabilité.
Wall Street veut voir le verre à moitié plein et cela se traduit par une nouvelle cascade de records absolus avec un 'S&P' à 2.015Pts (+0,25%), un Dow Jones à 18.225 (+0,5%) et un Nasdaq (+0,1%) qui déborde les 4.965Pts à l'instant.

Du côté des valeurs françaises, ce sont les 'utilities' -délaissées jusqu'ici- qui s'imposent en tête du CAC40 avec un tir groupé de Veolia (+2,5%), EDF (+2,35%), GDF-Suez (+2,1%)... et une envolée de +4,5% de Suez Envir au sein du SBF-120.
Ce sont des valeurs 'de rendement'... et le marché veut du rendement, quitte à oublier le fait que les tarifs publics sont administrés et que ces entreprises n'ont pas de 'pricing power'.
C'est toujours le principe des achats d'actions 'par défaut' (parce qu'il n'y a rien d'autre à faire) qui gouverne les arbitrages.

Côté replis, Valeo (-1,2%) sous-performe à l'approche de la divulgation de ses comptes annuels.
Airbus lâche -1,9% (prises de profits après avoir gagné plus de 4% lors des quatre dernières séances). Une fois n'est pas coutume, le titre de l'avionneur européen ne profite pas de la légère baisse de l'euro, qui cède actuellement 0,1% pour coter 1,1324 dollar.

Lafarge(+0,15%) finit pratiquement stable malgré l'annonce d'un relèvement de son dividende ordinaire 2015 à 1,27 euro par action.

Technip (+1,9%) a de son côté remporté un contrat 'subsea' (sous-marin) dans le cadre du projet Glenlivet (Grande-Bretagne).




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