Les jeudi donnent décidément lieu à des scénarios improbables et en pratique, carrément ingérables (comme le 16/10 par exemple).
Quand des mouvements de 100Pts dans les deux sens s'enchainent sans logique en moins de 6 heures, on ne sait plus s'il faut évoquer des 'portes de saloon' ou des 'manettes de flipper', tellement le décalage des cours défie la vitesse de lecture de l'oeil humain (et la logique des observateurs).
Le CAC40 a en effet perdu très exactement 100Pts entre 4.151 à 10H et 4.051 à 12H30 (-2,5% en ligne droite, les acheteurs de la première heure se retrouvaient à l'agonie)... et ces 100Pts ont été presque repris (+90Pts à 4.141,2Pts) en cours d'après midi (dont 50Pts entre 15H50 et 16H50).

Qu'une telle volatilité surgisse à la veille de l'ultime séance d'un mois d'octobre qui aura battu tous les records en la matière depuis 2011 et même octobre 2000 n'est peut être pas un hasard.

La décision semble avoir été prise en 'haut lieu' (FED, grandes banques d'affaires dotés d'outils algorithmiques surpuissants) de faire clôturer tous les indices US dans le vert sur le mois écoulé, comme une sorte de défi aux lois de la gravité, après que tous les supports haussiers moyen terme aient été nettement cassés du 10 au 16 octobre.

Un tel scénario mensuel (tous mois confondus) n'avait plus jamais été observé depuis octobre 2000. Il faut également remonter très loin en arrière pour observer une différence de performance de 7,5% entre les places européennes et Wall Street au cours d'un même mois calendaire

Pour comprendre les embardées du CAC40 au cours des dernières heures, il faut mentionner ce jeudi matin l'avertissement d'Andrea Enria (le président l'Autorité bancaire européenne) qui conseille 'de ne pas se sentir trop confiant après les tests de résistance de la Banque centrale européenne, même si les banques affichaient des ratios supérieurs aux minimum requis'.

Mais la vapeur s'est inversée à la hausse vers 15H50 grâce Wall Street et la hausse de +1,4% du Dow Jones à 17.200 (mais elle est biaisée par l'envol de +10% de Visa après ses trimestriels).

Le 'S&P' s'adjuge +0,85% à 1999, au plus haut depuis le 24 septembre dernier, il dépasse son record du 24 juillet à 1.991Pts et semble comme 'aspiré' -par des algorithmes savamment programmés- vers les 2.000Pts).

Côté statistiques, s'il faut chercher une explication rationnelle à des évolutions de cours sans précédent depuis 3 ans (+15% en 10 séances sur le 'Dow Transport', du jamais vu depuis mars 2009), le PIB américain a décéléré moins que prévu au troisième trimestre (de 4,6% vers 3,5%), d'après l'estimation avancée du Département du Commerce.

Les économistes s'attendaient à ce que la croissance du PIB du troisième trimestre ne ressorte plus qu'aux environs de +3% en rythme annuel: cela devrait alimenter des craintes de hausse de taux plus précoce que mi-2015... mais non, il n'y a plus que des acheteurs, et y compris sur les marchés obligataires; tout monte de concert, c'est merveilleux.

Sinon, le Département américain du Travail a dénombré 287.000 nouveaux inscrits hebdomadaires au chômage lors de la semaine close le 25 octobre, contre 284.000 au terme de la semaine précédente (chiffre révisé de 283.000 contre 281.000 attendu).

Mercredi soir, le FOMC (réunion de la FED) a comme prévu annoncé la fin de son programme d'assouplissement quantitatif (QE3) et indiqué continuer de prévoir un maintien des taux directeurs entre 0% et 0,25% pour 'une période considérable' (ce qui ne cadre pas avec le diagnostic d'une croissance plus robuste).

'Cependant, le ton du communiqué de la Fed est apparu plus ferme qu'attendu', note Barclays Bourse, pour qui elle s'est 'clairement montrée prête à remonter ses taux plus rapidement que prévu si l'amélioration de la conjoncture économique le justifiait'.

D'après Stan Shamu, stratégiste de marchés chez IG, les analystes sentent que le terme de 'période considérable' pourrait disparaitre en décembre, (dernier FOMC de l'année) lorsque la Fed dévoilera des projections mises à jour.

Tout a semblé concourir à la hausse des indices boursiers ce jeudi 30 octobre, aussi bien des taux longs US qui se détendent inexplicablement à 2,29% que l'or, 'shorté' à fond (-2,2%, soit -25$ à 1.198)... afin de ne laisser aucune alternative et induire le sentiment qu'il y a du risque partout, sauf sur les actions (et c'est peut être tout l'inverse qu'il faudrait redouter).


L'actualité se concentre également une nouvelle fois sur les publications trimestrielle, notamment celle d'Alcatel-Lucent qui s'envolait de 16% à 2,37E grâce à une réduction sensible de sa perte nette (mais le chiffre d'affaire se contracte aux Etats Unis et la consommation de cash reste élevée).

L'équipementier télécoms occupe ainsi sans rival la tête du CAC40, devant Accor (+3,75%), Technip (+3,15%) et Renault (+2,9%), le constructeur automobile et le groupe parapétrolier profitant eux-aussi de leurs points d'activités (mais Vallourec chute de -3,15% et CGG de -9% à 4,5E, un nouveau plancher depuis mars 2009).

En dehors du CAC40, la communauté financière salue aussi les publications de TF1 (+5,3%), de Bureau Veritas (+5,1%), mais sanctionne Suez Environnement (-1,5%) et Sopra (-5,3%).

Crédit Suisse ne conseille plus de vendre l'action Euler Hermes (+0,25%). Après un point d'activité trimestriel en ligne avec les attentes, les analystes ont relevé le titre de la position négative de 'sous-performance' à 'neutre'. L'objectif de cours est maintenu à 78 euros.



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