Dans le détail, en données mensuelles, comme l’atteste le graphique saisonnier ci-dessous, il convient de noter tout d’abord les performances diamétralement opposées du Cac40 « saison 2015 » et du CAC40 « saison 2016 » sur des périodes similaires. L’année 2015 avait en effet commencé particulièrement forte avec plus de 15% de gain sur les deux premiers mois (7.76% en janvier et 7.54% en février). A contrario, en 2016, le CAC40 aura abandonné 6.19% entre début janvier et fin février (-4.75% en janvier et -1.44% en février). Cette dichotomie s’est d’ailleurs renouvelée sur les fins d’exercices avec un mois de décembre 2015 en retrait de 6.47% alors que décembre 2016, avec près de 6% de gain s’affiche d’ores et déjà comme le meilleur mois de décembre depuis 2009.
 


Les performances mensuelles auront été finalement plus « lissées » que l’année passée. Si l’année en cours affiche une variation des extrêmes de -5.95% (juin) à +5.5% (décembre), l’indice français avait connu, en 2015, une chute de -8.45% (août) avant un gain de plus de 9.9% (octobre). 

Huit mois sur les douze de l'année 2016 affichent une évolution positive avec une séquence de quatre mois consécutifs de hausse depuis la rentrée de septembre soit une progression continue de près de 9%. Le nombre de mois positifs est d’ailleurs supérieur à la moyenne de ces dix dernières années boursières (six mois positifs en général).

Une fois n’est pas coutume, le mois de juin aura été particulièrement monopolisé par les vendeurs pour le quatrième exercice de suite et même pour la neuvième fois sur ces dix dernières années. Très favorisé par le Brexit surprise, juin 2016 se distingue comme le pire mois de juin depuis la crise des subprimes de 2008.



1°) D’un point de vue de la nervosité sur l’indice parisien:

L’indice de référence VCAC relatif à la volatilité observée durant les séances boursières sur le CAC40 permet de distinguer très nettement trois périodes au cours de l’année 2016.


Un premier pic de volatilité apparaît le 11 février dernier. Un véritable jeudi noir avec plus de 4% abandonné par l’indice parisien (marqué par une incursion sous les 3900 points). Presque dix mois plus tard, c’est près de 1000 points, soit 20%, qui sont repris par l’indice parisien ! Le VCAC a effectivement tutoyé les 40% avec des marchés englués dans une dynamique négative causée notamment par les craintes sur le secteur bancaire, la faiblesse des cours du pétrole et plus globalement la santé de l’économie mondiale. Cette séance d’extrême tension s'est également trouvé accentué par l’audition, devant une commission du Sénat, de la présidente de la Fed Janet Yellen qui laissait entendre un statu quo lors de la prochaine décision sur les taux directeurs américains après avoir reconnu s’attendre à une croissance américaine modérée pour les trimestres à venir.

Le souhait des Britanniques de s’émanciper de l’Union Européenne a été acté le 24 juin dernier et marque le second point chaud de l’année. La surprise fut de mise et la réaction de défiance des marchés européens ne se fit pas attendre. Le CAC40, comme les principales places européennes, a dévissé de près de 8% ouvrant ainsi un gap baissier conséquent et laissant filer plus de 360 points en une séance. Cette chute libre sera pourtant in fine effacée en seulement quelques journées, marquant par ailleurs un rallye estival de bonne figure avec plus de 600 points engrangés en sept semaines.

Enfin, la dernière séquence de contrariété des marchés s’est produite début novembre. En effet, les élections américaines du 8 novembre dernier étaient jouées d’avance pour bon nombre d’instituts de sondage avec une large victoire du camp démocrate et sa candidate Hillary Clinton. Le spectre d’une victoire du fantasque Donald Trump laissait présager des lendemains très difficiles pour les marchés financiers notamment. Si au fur et à mesure de la nuit américaine, l’avance du candidat Trump faisait instantanément chuter les indices américains et les indices mondiaux, et s'envoler le cours de l’or à plus de 1340 dollars, un retournement de tendance intraday des marchés s’est opéré avant un début de « Trump Rallye » qui ne cesse depuis lors, permettant aux indices US de flirter avec leurs records historiques en cette fin d’année. L’or dans la foulée a perdu près de 200 dollars l’once en un peu plus d’un mois. De cet épisode rocambolesque, le Cac40 a suivi le mouvement de rattrapage post élection avec un gain de près de 12% en à peine sept semaines, participant nettement à la performance annuelle positive de l’indice parisien.



2°) D’un point de vue des introductions en bourse:

Même si hors CAC40 évidemment, il convient de noter que de nombreuses sociétés ont encore fait appel au marché cette année afin d’ouvrir leur capital aux investisseurs. Quinze sociétés sont entrées en 2016 sur Alternext ou Euronext au MR Compartiment C (capitalisation inférieure à 150 millions d’euros) ou B (capitalisation entre 150 millions d’euros et un milliard d’euros). C’est néanmoins près de deux fois moins qu’en 2015. Peuvent être citées notamment, les IPO de Maisons du monde en mai dernier (qui enregistre déjà plus de 42% de performance), Cerinnov Group (+14%), Kerlink (avec + 48%) encore Groupe Parot et Gensight.




3°) D’un point de vue des entrées et sorties du CAC durant l’année, deux nouveaux entrants :

Tout d’abord Nokia a remplacé dès les premières séances de l’année (7 janvier) Alcatel-Lucent. Nokia intègre la cote parisienne suite au règlement de son offre publique d’échange sur Alcatel-Lucent et sa prise de participation majoritaire. Le nouveau groupe fusionné est devenu opérationnel dès le 14 janvier. La société originaire de Finlande joue la transformation fondamentale en se tournant totalement vers les technologies 5G et le cloud notamment. Cette entrée n’aura pour autant pas profité à la valeur nordique qui ferme la marche du CAC40 avec un cours de bourse en diminution de 30% sur l’année. L’équipementier télécoms a été finalement victime de la baisse de ses marchés, mais s’en tire mieux que son concurrent direct Ericsson (chute de près de 40%). La mauvaise gestion de ses brevets peut également expliquer cette contre-performance.  Les investisseurs avaient en effet été dès février dernier déçus par les modalités financières du règlement d’un différend avec Samsung. Enfin la non conclusion d’un accord de partenariat tant attendu avec Apple pour fin 2016 est venu définitivement ternir la performance de Nokia.


Plus récemment en mars Sodexo a remplacé le groupe spécialisé dans les transports Alstom. Le leader mondial des services aux entreprises signe un retour en réalité au sein du CAC40, onze ans après en être sorti (sous l’ancien nom de Sodexho).  Cette décision du conseil scientifique des indices de NYSE Euronext s’explique par la capitalisation boursière du groupe (plus de 16 milliards d’euros désormais) et le volume d’échanges moyen enregistré. A noté que cette entrée féminise quelque peu la classe dirigeante au sein de l’indice parisien puisque Sophie Bellon, présidente du conseil de surveillance, devient l’une des seules femmes à la tête d’un des quarante groupes présents dans l’indice. Contrairement à son co-entrant Nokia, Sodexo enregistre l’une des plus belles progressions de l’année sur le Cac40 avec plus de 20% de gain et s’offre même le luxe d’inscrire un nouveau plus haut historique lors de cette dernière séance boursière 2016 à 109.4 euros.