4°) D’un point de vue des performances sectorielles :

Sur dix secteurs majeurs pouvant être identifiés, six d’entre eux finissent l’année dans le vert. Avec le retour en grâce des secteurs des matériaux de base (+45.3%) et de l’énergie (+20%) principalement.

En matière de consommation cycliques (+14.2%), le milieu de l’habillement (+24.8%) et des grands magasins (+35%) tirent leurs épingles du jeu emmené notamment par Kering (ancien propriétaire des magasins Printemps, la Redoute…) ou encore LVMH dont le secteur du luxe ne semble pas connaître la crise grâce au marché asiatique.

A l’opposé, cette année les services aux collectivités sont à la peine avec -26% (plombé très majoritairement par Véolia et Engie) tout comme le domaine des télécommunications (Orange en tête avec -7.4%) et celui des technologies.
 



5°) D’un point de vue des performances des sociétés composant le CAC40 
 


Le constat apparaît particulièrement parlant et l’adage biblique « les premiers seront les derniers » n’est pas loin de pouvoir s’appliquer sur l’indice parisien pour cet exercice 2016. Une valeur résume le contexte : ArcelorMittal. Pire performance 2015 avec plus de 53% de valeur abandonné, cette dernière a opéré un revirement de tendance des plus spectaculaire en achevant l’année 2016 à +132%. Le cancre 2015 fini major de promo 2016 grâce à la nette reprise du secteur des matériaux de base (+45.3%).

Pêle-mêle, pourra être noté également le classement d’Engie qui n’évolue pas. Antépénultième pour la seconde année consécutive. La société française qui veut relever les grands enjeux de la transition énergétique ne parvient toujours pas à décoller. La situation s’est d’ailleurs détériorée : -15% en 2015 et -26% en 2016. Cet exercice aura été difficile pour l’énergéticien français avec la chute des prix de l’énergie. Son chiffre d’affaires a baissé de plus de 10% à taux de change et périmètre constants pour atteindre 47.5 milliards d’euros. Le cours de l’action a d’ailleurs atteint en novembre dernier son plus bas niveau historique à 11.22 euros.

De même le secteur automobile est délaissé en 2016 après une année 2015 de très bonne facture. Dans le détail, le chamboulement est net. Comme nous l’envisagions en fin d’année dernière, les grands gagnants 2015 avec Peugeot et Renault au sommet de la hiérarchie (+60% pour le premier, +57% pour le second), ces valeurs ont sans surprise quitté le TOP10 des meilleurs performances 2016. Renault fini d’ailleurs l’année parmi les moins bons élèves avec une perte d’un peu plus de 7%. Pourtant les constructeurs automobiles européens ont battu ces derniers mois des records de ventes de véhicules neufs (source Association des constructeurs européens). Renault est même devenu le second constructeur automobile européen derrière l’allemand Volkswagen en termes d’immatriculations de voitures. En réalité selon les analystes suivant ce secteur, c’est le Brexit de juin dernier qui pourrait causer à terme du tort à nos deux marques nationales que ce soit pour leur compétitivité et leurs investissements. Peugeot figure comme le 4ème constructeur en Grande-Bretagne et la chute de la livre sterling, faute de production locale pourrait lui coûter cher. Renault serait impactée par sa filiale japonaise Nissan, l’un des constructeurs asiatiques les plus exposés au marché britannique dont l’usine géante située à Sunderland alimente en véhicules toute l’Europe.



6°) D’un point de vue des dividendes des sociétés composant le CAC40 :

Le « rendement boursier brut » moyen au sein du CAC40 est de 3.48% pour 2016 soit le meilleur résultat depuis l’exercice 2012. En estimé 2017 celui-ci est attendu à 3.61%. D’autre part, près de 30 sociétés du CAC40 prévoyaient d’augmenter cette année leurs dividendes. La politique de distribution était clairement en faveur d’un maintien voire de l’augmentation des coupons pour 2016.

Sur le CAC « élargi », sans surprise ce sont les foncières cotées (SIIC) qui trustent les premières places en termes de rendements et dividendes en 2016. La pierre paye encore et toujours ! Du coup pour le CAC40, le leader européen de l’immobilier commercial Unibail-Rodamco se démarque en offrant un dividende de plus de 10 euros pour un rendement de 4.77% avec un taux de distribution de plus de 90%. Klepierre, acteur majeur de l’immobilier, propose près de 5% de rendement également.

Dans une moindre mesure, les valeurs du luxe se démarquent également. Kering et LVMH produisent un rendement supérieur à 2% avec un taux de distribution de 33% pour la première et 49% pour la seconde. Certains acteurs du secteur de l’énergie parmi les bons élèves 2016 ont gardé une politique de versement de dividendes avec Total (0.61 euros par trimestre soit 2.44 euros) ou encore Technip avec un coupon annuel à 2 euros par action.

Pour les exceptions, parmi les sociétés avares en dividendes figurent notamment le premier du classement : Arcelor Mittal. Le groupe luxembourgeois de Lakshmi Mittal justifiait ce choix de ne pas en distribuer en début d’année par sa situation financière difficile. Le numéro un mondial de la sidérurgie a d’ailleurs entrepris avec succès une augmentation de capital au cours de l’année afin de réduire sa dette.

Dans la même lignée, la société Peugeot pour le second exercice de suite n’a pas versé de dividendes mais s’est engagée à reprendre la distribution courant 2017 (23 février en prévision).

Enfin, au regard du CAC40 GR (gross return) ci-dessous, c’est-à-dire avec l’ajout du montant des dividendes versés et réinvestis en actions de ces mêmes sociétés, il apparaît que le pic historique s'établit à 12.200 points lors de l'année passée. En 2016 cet indice aura progressé de plus de 8% finissant même l’année sur ces plus hauts niveaux tutoyant à nouveau les 12.000 points. Soit a peine à 2% de son record historique de 2015.
 



En fin de compte, pour conclure ce bilan, le graphique suivant résume particulièrement bien l’année écoulée. Trois évènements majeurs ont entrainé des mouvements puissants et soutenus sur la durée :

-          Un 1er évènement asiatique avec les craintes sur l’économie chinoise et le ralentissement de l’économie mondiale, entrainant les banques dans leur chute. S’en suivra près de 18% de performance du CAC40 sur 10 semaines entre février et avril.

-        Un 2nd évènement européen avec le Brexit inattendu faisant craindre une instabilité européenne mais finalement vite absorbée et digérée avec une poussée haussière de 11 semaines et plus de 15% de gain pour le CAC40 entre fin juin et début septembre.

-        Un 3ème évènement nord-américain avec l’élection surprise du candidat Trump entrainant un rallye vigoureux (+11%) de plus de 8 semaines et qui ne semble s’essouffler voire temporiser qu’à l’approche de ces fêtes de fin d’année. Cette tendance à tutoyer les records sur les indices nord-americain perdurera-t-elle en ce premier trimestre 2017 ? Rien n’est moins sûr.