Le CAC40 a fini pratiquement au plus bas (-4% à 3.897Pts), affecté par un nouvel accès de lourdeur de Wall Street à mesure que Janet Yellen se retrouvait contrainte de faire des réponses gênantes (et mal vécues par les investisseurs) aux questions d'une commission de sénateurs américains.

Alors que la correction des indices US était relativement limitée vers 16H15, les pertes ont vite doublé avec un Dow Jones à -2,3% (sous les 15.600Pts), le S&P500 lâche -1,85% et le Nasdaq -1,5%.

L'indice parisien fait jeu égal avec l'euro-Stoxx50 qui perd -3,9% vers 2.680 alors que Milan plonge de -5,6% (toujours dans le sillage des banques et Madrid perd -4,9% pour les mêmes raisons).

Le malaise ambiant provient en partie du 'témoignage' de Janet Yellen devant les parlementaires américains : elle n'est manifestement pas parvenue à restaurer la confiance à l'occasion de son audition devant le Sénat américain.

Janet Yellen se déclare surprise par l'effondrement du prix du pétrole, mais sans établir de lien avec les bulles d'actifs suscitées par les 'QE'.

Elle avoue également être surprise par l'ampleur du raffermissement du Dollar, alors que la FED est la seule à pratiquer désormais une politique monétaire jugée plus restrictives (quand toutes les autres banques centrales se jettent à corps perdu dans la spirale les taux négatifs... la Riksbank suédoise ayant abaissé ce matin le taux des prises en pension de -0,35 à -0,50%).

Janet Yellen concède par ailleurs qu'il est prématuré d'affirmer que le problème du 'too big too fail' est entièrement résolu... mais elle réaffirme sa confiance dans la solidité des banques US.

Elle ne rejette pas complètement le recours aux taux négatifs (alors qu'elle vient de commencer à les monter mi-décembre) mais précise que cette option avait été rejetée lors de discussions internes en 2010.

Autant de déclarations de nature à susciter la confusion sur la future stratégie de la FED... qui se veut également influencée par le contexte global.
Les T-Bonds US se détendent spectaculairement à 1,61% (et même 1,55% en séance, un plus bas depuis l'été 2012).

Le pétrole qui avait inscrit hier soir un plancher de 26,50$ sur le NYMEX (et un nouveau plus bas de 26,22$ ce jeudi) tente de rebondir au-delà des 27$, mais il n'y parvient pas et s'enfonce sous le plancher du 19 janvier dernier.

Seul indicateur notable du jour, les chiffres hebdomadaires du chômage (-16.000) se sont révélés encourageants, à défaut d'ensoleiller la tendance: 269.000 nouveaux inscrits ont ainsi été dénombrés, après 285.000 et une contre une prévision moyenne de 280.000.

Parmi les nombreuses valeurs qui ont publié leurs résultats depuis hier soir, Société Générale (-12,5%) finit à la dérive, en dépit d'une forte progression (+49,3%) de son bénéfice net part du groupe en 2015 car la banque ne fixe pas d'objectifs de rentabilité pour 2016.

Elle a invoqué des contraintes réglementaires ainsi que l'incertitude qui entoure l'environnement macroéconomique mondial. Sa dégringolade ce jeudi est par ailleurs sans doute accentuée par les inquiétudes concernant Deutsche Bank et l'état de santé des grandes banques italiennes.

Sté Générale entraîne BNP Paribas (-5,5%), Crédit Agricole et AXA (-6,6 et -7% respectivement) dans sa chute.

Total (-2,3%) limite davantage les dégâts malgré des comptes en forte baisse au quatrième trimestre et un baril de brent qui flirte à nouveau avec les 30 dollars. Le géant pétrolier français a il est vrai réussi une nouvelle fois à atténuer l'impact de la chute des cours du brut avec d'importantes réductions de coûts et la bonne tenue de sa division 'Raffinage-chimie'.

Le titre Legrand (-6,4%) est pour sa part chahuté en raison de prévisions prudentes. Le groupe de matériel électrique, dont le bénéfice net part du groupe a grimpé de 3,6% en 2015, s'est fixé pour l'année en cours un objectif d'évolution organique de ses ventes entre -2 et +2%, contre +2,3% anticipé par les analystes. La marge opérationnelle ajustée avant prise en compte des acquisitions (à périmètre 2015) est quant à elle attendue entre 18,5% et 19,5%.
Pernod Ricard (-6,7%) est également sanctionné, ses ventes menaçant de se contracter de nouveau de -5 à -10% en Chine en 2016.

Seule hausse de l'indice phare avec Nokia, Publicis (+1,83%) a de son côté fait état ce matin d'un résultat net part du groupe en forte hausse de 25,1% à 901 millions d'euros à fin 2015. Surtout, le géant publicitaire a enregistré un rebond inattendu de sa croissance organique au quatrième trimestre grâce notamment aux activités numériques et à l'Amérique du Nord, qui avait beaucoup inquiété l'année dernière. La direction se veut cependant mesurée pour 2016, envisagée par le patron Maurice Lévy comme une 'année de transition'.

Enfin, sur le SBF 120, Korian (-14,7%) s'écroule et demeure lanterne rouge après l'annonce d'une profitabilité 2015 moindre qu'anticipé initialement. Concrètement, le spécialiste du Bien Viellir anticipe désormais un repli de l'ordre de 100 points de base de son taux de marge d'Ebitda entre 2014 et 2015. De quoi accentuer l'impact de comptes annuels déjà relativement moroses dans l'esprit d'intervenants déjà très déstabilisés par les temps qui courent...




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