(Actualisé avec citations, précisions)

BRUXELLES, 26 octobre (Reuters) - Les autorités fédérales et régionales belges reprendront les discussions mercredi après l'impasse mardi de six heures de pourparlers sur le projet d'accord de libre-échange CETA, auquel s'oppose le parlement wallon, à la veille de sa signature prévue jeudi en présence du Premier ministre canadien, Justin Trudeau.

Le ministre des Affaires étrangères belge, Didier Reynders, a expliqué mardi que les négociations avec les représentants régionaux avaient toutefois permis quelques avancées et que les négociateurs tenteraient de trouver une solution afin que le traité entre l'UE et le Canada puisse être signé.

Le ministre a cependant affirmé ne pas être en mesure de dire si la Belgique pourrait donner son accord d'ici jeudi, date prévue pour la cérémonie de signature.

Son gouvernement tente de trouver une position commune avec le Parlement wallon, afin de la présenter ensuite aux négociateurs européens.

"J'espère que nous pourrons donner le signal à nos collègues européens que nous sommes prêts à répondre au débat européen sur la base des propositions belges", a dit Didier Reynders à des journalistes mardi soir.

Le ministre-président de Wallonie, Paul Magnette, a jugé pour sa part que plusieurs semaines pourraient être nécessaires pour parvenir à un accord, tout en réitérant l'opposition de sa région au traité de libre-échange, et notamment au système d'arbitrage qu'il prévoit, jugé trop favorable aux multinationales face aux tribunaux nationaux.

Il a dit en outre souhaiter un accord avec Ottawa: "Nous avons toujours négocié de bonne foi", a-t-il déclaré, ajoutant "nos demandes sont très claires". "On veut commencer à être entendus."

La Wallonie, soutenue par la région de Bruxelles-Capitale, avait fait savoir lundi qu'elle ne rejetait pas le CETA en bloc, déplorant que ses demandes de modification ne se heurtent pas tant à l'opposition du Canada, qui les a acceptées, qu'à celle des autorités européennes.

Selon des responsables européens et canadiens, les discussions pourront continuer même si Justin Trudeau annule sa visite de jeudi. La balle est dans le camp des Européens, a souligné Ottawa.

L'unanimité des 28 pays membres du bloc communautaire est indispensable pour que le CETA entre en vigueur et la Belgique ne peut pas donner son consentement sans obtenir au préalable l'aval de chacune des régions qui la compose. (Alastair Macdonald et Robert-Jan Bartunek, Nicolas Delame et Julie Carriat pour le service français)