La République tchèque, qui prévoit de conserver l'énergie nucléaire comme une part importante de son bouquet énergétique dans les décennies à venir, avait élargi l'appel d'offres à la construction éventuelle de plusieurs blocs d'une capacité de plus de 1 000 mégawatts chacun, au lieu d'une seule unité prévue à l'origine.
L'appel d'offres est structuré comme une offre ferme pour une unité à la centrale nucléaire de Dukovany de CEZ, plus une option contraignante pour un maximum de trois autres : une unité supplémentaire à Dukovany et deux à la centrale de Temelin de CEZ.
Le plan d'expansion de la capacité de production d'énergie nucléaire a reçu un coup de pouce supplémentaire mardi, lorsque la Commission européenne a approuvé l'octroi d'une aide d'État pour la construction de la première unité.
Le gouvernement, qui détient 70 % des parts de CEZ, a déclaré que cette décision pourrait servir de base à l'octroi d'une aide pour tout autre bloc que le gouvernement déciderait de construire.
Le gouvernement évaluera les offres des fournisseurs avec CEZ, l'une des plus grandes entreprises d'Europe centrale avec une valeur de marché de près de 20 milliards de dollars, et choisira le vainqueur dans les mois à venir, en cherchant à signer un contrat d'ici la fin mars 2025.
"Le nucléaire assure aujourd'hui plus d'un tiers de la consommation de notre pays et devrait même en assurer la moitié à l'avenir", a déclaré le Premier ministre Petr Fiala.
Le gouvernement et CEZ ont élargi la portée de l'appel d'offres afin de faire baisser le prix de chaque bloc dans ce qui devrait être le plus grand investissement énergétique du pays à ce jour.
CEZ a convenu d'un modèle de financement avec le gouvernement, comprenant des prêts à faible taux d'intérêt et des prix de vente de l'électricité garantis, pour la construction d'une unité à Dukovany.
Mais la direction a déclaré que l'entreprise ne pourrait pas reproduire le modèle quatre fois, et les critiques ont déclaré que le pays, dont le produit intérieur brut s'élève à 293 milliards d'euros (314,13 milliards de dollars), pourrait avoir des difficultés à financer quatre unités.
Les retards et les dépassements de coûts sont monnaie courante dans le secteur, mais les analystes ont déclaré que la base de production européenne d'EDF et le soutien politique de la France au sein de l'UE plaidaient en sa faveur.
Le coût de la centrale Hinkley Point C d'EDF, d'une capacité de 3 200 mégawatts et située en Grande-Bretagne, a plus que doublé pour atteindre 43 milliards de dollars, auxquels s'ajoute un ajustement important en fonction de l'inflation, et sa date de lancement a été repoussée de plusieurs années.
KHNP a dû faire face à des retards moins importants pour sa centrale de 5 600 mégawatts aux Émirats arabes unis et a rejoint un projet en Pologne, mais n'a pas encore construit de réacteur dans l'UE.
Le gouvernement tchèque doit encore fixer le montant d'un prêt qui fait partie de l'aide publique approuvée par l'UE mardi. Il a indiqué que les prix de vente garantis seraient fixés pour 40 ans, soit plus longtemps que pour Hinkley Point C, dans le but d'assurer la stabilité des investisseurs et la capacité de rembourser le prêt.
(1 dollar = 0,9327 euro)
