En Nouvelle-Zélande d’abord, le catalyseur fut principalement politique. Consécutivement à des élections législatives indécises, le traditionnel exercice consistant à former une coalition gouvernementale a conféré au troisième homme, comme bien souvent, le statut de faiseur de roi. L’intéressé, le nationaliste Winston Peters de New Zealand First, a finalement choisi l’alternance, portant au pouvoir Jacinda Ardern, à la tête de l’opposition travailliste. Un épilogue pas franchement du goût des milieux d’affaires, soutiens du Premier ministre sortant Bill English, qui a boosté la dégringolade du Kiwi.

En Australie ensuite, l’impact principal fut macroéconomique. Tandis que les économistes tablaient sur une progression des prix à la consommation de +0.8% au troisième trimestre et de +2% sur an, l’inflation a déçu les attentes en enregistrant un score de seulement +0.6% entre juillet et septembre et de +1.8% sur douze mois. Alors que l’objectif de la banque centrale, garante de la stabilité des prix, est fixé entre 2 et 3% et que la RBA a déjà signalé qu’elle ne souhaitait pas emboiter le pas d’autres institutions monétaires en remontant ses taux, il est désormais très peu probable que les argentiers australiens agissent à moyen terme. Le principal taux directeur stagne à 1.5%, un point bas historique, depuis le 2 Août 2016.

Au Canada enfin, le dernier statu quo de la banque centrale a, à son tour, précipité le repli du Loonie. Après avoir observé l’effet d’un tour de vis sur sa devise au mois de septembre, la BoC a opté pour une posture plus prudente qu’attendu à l’occasion de sa dernière réunion de politique monétaire. Si elle admet qu’une poursuite de la réduction de son soutien va s’imposer avec le temps, elle insiste en revanche sur le fait qu’elle analysera en détails les circonstances avant de s’avancer davantage dans son processus restrictif. L’hypothèse d’une nouvelle hausse de taux en 2017, jusqu’ici plutôt crédible, s’estompe largement.

Face à un billet vert avec le vent dans le dos, soutenu par une croissance américaine robuste, les promesses fiscales de Trump ou une politique monétaire de la Réserve Fédérale nettement plus avancée dans son entreprise de normalisation, le Dollar néo-zélandais enregistre par conséquent déjà de nouveaux points bas annuels alors qu’il progressait de 9% fin juillet. Le Dollar australien retrace à hauteur de 50% du mouvement de hausse constaté depuis le 1erjanvier, son homologue canadien de plus de 60%.