Ottawa (awp/afp) - La Banque du Canada a décidé mercredi de maintenir son taux directeur à 1%, après deux hausses consécutives, dans un contexte de croissance économique dynamique qui devrait toutefois ralentir.

L'institut monétaire juge que "la politique monétaire actuelle est appropriée" et qu'un resserrement des conditions de crédit n'est pas nécessaire, confirmant les prévisions des économistes.

Après une croissance de l'économie canadienne "plus robuste qu'escomptée" au deuxième trimestre, celle-ci "devrait se modérer pour s'établir à un rythme plus soutenable au deuxième semestre de 2017", selon un communiqué de la Banque du Canada.

Les responsables de la politique monétaire ont estimé que "la croissance pourrait augmenter davantage que ne le prévoit la Banque sans que l'inflation se hisse au-dessus de la cible" de 2% au deuxième semestre de 2018.

La Banque du Canada note qu'en raison "des hauts niveaux d'endettement, les dépenses des ménages seront probablement plus sensibles aux taux d'intérêt que par le passé" et que l'institut "fera preuve de circonspection au moment de procéder à de futurs ajustements du taux directeur".

"La déclaration d'aujourd'hui est une indication claire que la Banque du Canada adopte une approche prudente" dans sa politique monétaire, selon Nick Exarhos, analyste économique à la banque CIBC, qui estime qu'une future hausse des taux d'intérêt n'arriverait pas avant le printemps 2018.

Malgré une prévision de 3,5% de croissance à l'échelle mondiale en 2017-2019, cette perspective "demeure entachée d'une incertitude considérable quant à l'évolution géopolitique et aux politiques budgétaires et commerciales", notamment concernant la renégociation de l'Accord de libre-échange nord-américain entre les Etats-Unis, le Canada et le Mexique, selon la Banque du Canada.

Mardi, le ministre des Finances Bill Morneau avait estimé que l'activité économique canadienne devrait croître de 3,1% en 2017, plaçant le pays en tête des pays du G7.

Dans ce contexte de forte croissance économique, la Banque du Canada avait déjà relevé son taux directeur pour la première fois en 7 ans en juillet, puis une nouvelle fois en septembre, à la surprise des économistes.

afp/buc