Nicolas Forest, responsable de la gestion obligataire chez Candriam, aborde 2018 avec confiance tout en soulignant que la fin progressive du soutien monétaire devrait inciter les gérants à la prudence. "Le retrait de ce soutien d’urgence monétaire signale certes une nouvelle ère pour les actifs obligataires, mais un éclatement de la bulle semble toutefois peu probable pour 2018", résume Nicolas Forest.

D'abord, les banques centrales sont engagées dans une normalisation très prudente et graduelle de leurs politiques. "La BCE reste prudente dans sa démarche en poursuivant son programme d'assouplissement quantitatif. Le nouveau président de la Réserve Fédérale, Jerome Powell, appelle de son côté à la prudence. Sa capacité à réunir un consensus à la manière de Janet Yellen, dans un comité composé de quatre nouveaux membres, devra être démontrée. Un resserrement monétaire mené avec prudence, dans un contexte de faible inflation, ne devrait pas conduire à un effondrement des marchés obligataires", explique le responsable de la gestion obligataire de Candriam.

De plus, avec la fin en bon ordre des opérations de QE, l'attention des investisseurs va se reporter sur les fondamentaux économiques. Or, ces derniers sont solides. "Le cycle expansionniste actuel figure parmi les trois plus longs cycles observés depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, et sera certainement prolongé suite au vote du plan fiscal outre-Atlantique", souligne Nicolas Forest.

En Europe, le risque politique devrait rester maîtrisé et, avec une croissance supérieure à 2%, l'inflation devrait regagner progressivement du terrain. Enfin, dans les pays émergents, les fondamentaux continuent à s'améliorer.

"La croissance s'est accélérée dans de nombreuses économies, contribuant ainsi à corriger les déficits des balances des comptes courants. En matière de valorisation, la dette émergente garde son attrait. Dans ce contexte macroéconomique favorable, les marchés émergents compteront néanmoins certains risques à l'aube d'une nouvelle année. Le calendrier politique est en effet chargé avec plusieurs échéances électorales, parmi lesquelles l'Afrique du Sud et une grande partie des gouvernements d'Amérique Latine", indique le responsable de la gestion obligataire de Candriam.