Un changement d’orientation à visée économique.

Historiquement, l’objectif était de freiner la croissance de la population et, par la même, éviter tout risque de pénurie alimentaire et en eau notamment. Au-delà de l’aspect humain, il y avait aussi des aspects économiques à ces mesures. En effet, avec moins de bouches à nourrir, l’épargne de la population aurait dû sensiblement croître et ainsi relancer la dynamique d’investissement. Le pari aurait été gagnant selon nombre d’économistes.
36 ans plus tard, le problème démographique qui se pose actuellement en Chine est principalement de trois ordres :
-          Le déséquilibre des sexes pour une même génération avec 116 hommes pour 100 femmes.
-          Le vieillissement de sa population. En effet, la Chine va connaître dans l’avenir proche une diminution de ses actifs (20-60ans), et donc de facto une augmentation de ses retraités (plus de 60 ans). Cette dernière catégorie qui représente 15% aujourd’hui devrait doubler en moins de 20 ans.
-          Un indice de fécondité en Chine aujourd’hui trop faible avec  1.7 enfant par femme alors que le seuil de renouvellement des générations est au minimum de 2.05 enfants par femme.
 
Si la fin de la politique d’enfant unique apparaît comme la solution à tous ces maux, deux camps s’affrontent néanmoins:
-          Les optimistes : Crédit Suisse table sur 3 à 6 millions de nouveau-nés supplémentaires par an entre 2017 et 2022. Soit une progression de plus de 20% par an des naissances.
-          Les pessimistes : Ne voient pas de grand changement à l’horizon. Cette nouvelle a d’ailleurs été assez froidement accueillie par les Chinois. L’idée d’avoir un second enfant effraie les classes moyennes chinoises. En effet, les frais d’éducation sont extrêmement élevés notamment en milieu urbain, il n’y a de surcroît pas d’allocation familiale, pas d’aide financière pour la rentrée scolaire ou encore de prime de noël. D’autre part, les jeunes font passer leur carrière avant leur vie de famille.  Dans un pays où le prix de l’immobilier est très élevé. Il faut environ 16 années de salaires après impôt pour acquérir une maison. En d’autres termes, le coût de la vie est très, trop peut-être, élevé pour inciter à l’heure actuelle les couples à concevoir un second enfant.



Vers des opportunités de parts de marché à saisir ?

Le marché spéculait déjà depuis des années sur le sujet, mais l’impact réel est difficilement quantifiable pour les entreprises. Un renversement de structure démographique n’est pas évident et prend du temps. Cependant, un élément très révélateur, le jour de l’annonce de la fin de cette politique d’un enfant unique, Les cours des producteurs de lait et de fabricants de jouets chinois s’envolaient, à contrario le cours du fabricant de préservatifs japonais Okamoto Industries reculait.

Le marché chinois des produits pour enfants est en plein essor. Sur ce secteur, 67% des entreprises ont enregistré une progression de leurs ventes d’au moins 20%. 64% d’entre elles sont très confiantes quant à leurs perspectives de développement. Coté consommateur, les nouveaux parents issus du baby-boom des années 70/80 continuent à voir leur pouvoir d’achat augmenter et dépensent de plus en plus. En 2015, les trois catégories de produits ayant le plus profité de la hausse du niveau de consommation sont : les vêtements pour bébés, les jouets et le lait en poudre. A titre d’exemple, le marché des couches a un taux de pénétration de 54% en Chine alors que dans les pays développés il est de 96%.


Au regard des notations Surperformance, peuvent retenir l'attention des investisseurs:

JOHNSON & JOHNSON, fabricant entre autre de produits de soins pour bébé, développe ses activités en Asie et Afrique (représente actuellement 18% de son chiffre d’affaires).



BELLAMY’S AUSTRALIA, producteur de produits alimentaires pour bébé, avec un chiffre d’affaires en progression constante d’année en année, des marges nettes à plus de 10% en estimation 2016 et 2017 et avec un BNA  en progression de plus de 250 % en estimation 2016  à 25,8 dollars australien.



DANONE, numéro 1 mondial de l’alimentation infantile avec ses marques Blédina, Wow&Gate, Nutricia et Milupa représente 20% des activités du groupe. Ce pôle nutrition infantile est bien implanté en Chine.



CHINA MENGNIU DAIRY, engagé dans la fabrication et la distribution de produits laitiers. Le lait en poudre représente 5% de son activité.





En Amérique du Nord, peuvent être aussi cité: MEAD JOHNSON NUTRITION, société de l’Illinois, conçoit des produits nutritionnels destinés aux enfants. La Chine représente le tiers de ses bénéfices. PROCTER & GAMBLER, cette multinationale fabrique des couches sous la marque Pampers et certains produits pour la famille. La Chine représente 8% de ses ventes. KIMBERLY-CLARK, concurrent de Pampers avec sa marque Huggies. SYNUTRA INTERNATIONAL, société spécialisée dans la production et distribution de nutriments en poudre et dont le marché chinois représente 99.7% de ses bénéfices. Le groupe chinois a déjà investi 160  millions d’euros dans une usine géante de poudre de lait à Carhaix dans le Finistère pour un début d’exploitation en janvier 2016 avec comme objectif d’assurer la production de 80.000 à 100.000 tonnes de poudre de lait par an. De même, DOREL, société québécoise fabricant de poussettes dont le marché asiatique représente 10% de ses ventes. En Chine, BEINGMATE BABY & CHILD FOOD, spécialisé dans la production et distribution de nourriture pour enfants.