PÉKIN (awp/afp) - L'activité manufacturière chinoise a continué de croître en avril, à un rythme moins soutenu qui témoigne d'une certaine stabilisation, sous l'effet d'une reprise de l'immobilier, selon un indice gouvernemental publié dimanche.

L'indice officiel des directeurs d'achat (PMI), calculé par le Bureau national des statistiques (BNS), s'est établi pour le mois dernier à 50,1 contre 50,2 en mars et 49 en février.

Un chiffre supérieur à 50 marque une expansion de l'activité manufacturière, tandis qu'un indice inférieur à ce seuil signale une contraction.

Depuis juillet 2015, mois où l'activité était restée parfaitement stable, le secteur manufacturier n'avait cessé de s'enfoncer, enregistrant même en février sa plus forte contraction depuis plus de quatre ans.

Les experts sondés par l'agence financière Bloomberg anticipaient pour avril un PMI à 50,3.

En mars, l'activité manufacturière avait nettement rebondi, bénéficiant d'un sursaut des commandes et de mesures de relance de Pékin.

Pour avril, le baromètre de référence, fondé entre autres sur les carnets de commandes des entreprises, montre que la reprise manufacturière et des investissements n'était pas seulement due au redémarrage des entreprises après les congés du Nouvel An.

Cela pourrait signifier que les autorités chinoises hésiteront à prendre de nouvelles mesures de relance, de peur de notamment de provoquer une inflation de l'immobilier.

"Il s'agit d'une stabilisation contrôlée", a déclaré à l'agence Bloomberg Zhou Hao, économiste à la Commerzbank AG, à Singapour. "Le gouvernement chinois ne prend des mesures de relance à court terme que quand les données sont au plus bas. Il ne veut pas que les aciéries reprennent du service ou que les spéculations du marché enflent trop".

"Les investissements ont récupéré, le marché immobilier s'est repris, la construction d'infrastructure s'est accélérée, si bien que l'expansion du secteur manufacturier se poursuit", a déclaré le BNS dans un communiqué.

La Chine, dont la croissance est tombée en 2015 au plus bas depuis un quart de siècle, s'efforce de rééquilibrer son modèle économique vers les services et la consommation intérieure.

Mais la transition s'avère douloureuse, sur fond d'effondrement des exportations chinoises et de ralentissement persistant de la production industrielle dans son ensemble.

Face à cette situation, Pékin a renforcé ses mesures de soutien à l'activité, en ayant depuis plus d'un an multiplié les baisses de taux d'intérêt et en musclant ses efforts de relance budgétaire, notamment via d'importants rabais fiscaux.

La banque Nomura a estimé que ce chiffre de 50,1 traduisait "une légère amélioration de la croissance" mais que cet élan serait être "de courte durée".

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