Le Premier ministre grec, après avoir laissé entendre le contraire, a réitéré mercredi son appel à ses compatriotes pour qu'ils votent non au référendum de dimanche pour ou contre les propositions des créanciers d'Athènes.

"Nous n'avons pas le choix en ce qui concerne ceux qui représentent un pays et nous considérons tous les gouvernements dûment élus comme le partenaire légitime dans les négociations", déclare Christine Lagarde.

La directrice générale du FMI, qui appelait à la mi-juin à un dialogue "avec des adultes autour de la table", n'a pas voulu dire si elle considérait Tsipras comme un partenaire fiable.

Mais, a-t-elle ajouté, "nous avons reçu tant de 'dernières' offres, qui ont été elles-mêmes validées, invalidées, modifiées, amendées au cours des tout derniers jours qu'il est totalement aléatoire de dire où en est la dernière proposition (grecque)".

"Un processus démocratique est en cours", dit-elle du référendum qui aura lieu dimanche et dont l'annonce, au début du week-end dernier, a cueilli à froid les créanciers et les partenaires de la Grèce. "Espérons qu'il aboutira à plus de clarté, moins d'incertitude en ce qui concerne la détermination du peuple grec et l'autorité du gouvernement."

Sur la question d'une éventuelle restructuration de la dette grecque, que le gouvernement Tsipras, élu fin janvier sur la promesse d'en finir avec l'austérité, réclame depuis des mois en arguant qu'elle est insoutenable, Christine Lagarde estime qu'Athènes doit d'abord réformer son économie.

"Etant donné le point où nous en sommes, mon impression est qu'il serait largement préférable d'observer un mouvement délibéré vers les réformes qui serait suivi par l'autre plateau de la balance", répond-elle.

La directrice générale du FMI juge par ailleurs que de nombreux progrès avaient été obtenus en Grèce et que le pays avait renoué avec la voie de la croissance avant l'arrivée au pouvoir de Syriza.

"Ce que je trouve vraiment préoccupant, c'est qu'après ces années, alors que la croissance commençait à repartir, que le pays commençait à produire un excédent, il y a eu subitement cette volte-face massive qui nous a fait reculer", dit-elle.

Lagarde s'exprimait au lendemain de la confirmation du défaut de la Grèce sur une créance du FMI de 1,6 milliard d'euros qui arrivait à échéance mardi à minuit.

(avec Jason Lange; Henri-Pierre André pour le service français)

par Anna Yukhananov