(Répétition sans changement d'une dépêche diffusée vendredi)

PARIS, 7 février (Reuters) - Le procès de l'ancien ministre socialiste Jérôme Cahuzac pour fraude fiscale, blanchiment de fraude fiscale et omission de déclaration de patrimoine s'ouvre lundi au tribunal de grande instance de Paris.

Voici la chronologie de l'affaire depuis les premières révélations de Mediapart en décembre 2012.

* 2012

LE 4 DECEMBRE, le site d'informations Mediapart fait état de l'existence d'un compte détenu par Jérôme Cahuzac à l'UBS jusqu'au début de l'année 2010.

Selon le site d'investigation, qui dit s'appuyer sur de "nombreux témoignages et des éléments documentaires probants", les avoirs ont été ensuite transférés à Singapour grâce à des montages complexes. Jérôme Cahuzac, ministre délégué au Budget depuis mai 2012, réfute ces accusations.

LE 5 DECEMBRE, Mediapart dévoile le contenu d'un enregistrement audio datant de l'année 2000 dans lequel un homme présenté comme Jérôme Cahuzac, alors député, fait part de son embarras au sujet d'un compte ouvert à l'UBS.

Le ministre se défend à nouveau, cette fois à l'Assemblée nationale lors d'une séance de questions au gouvernement. "Je n'ai pas, je n'ai jamais eu de comptes à l'étranger ni maintenant, ni avant", déclare-t-il.

* 2013

LE 8 JANVIER, le parquet de Paris annonce l'ouverture une enquête préliminaire visant à déterminer s'il a ou non détenu un compte en Suisse pour dissimuler des revenus au fisc.

Cette procédure permettra à Jérôme Cahuzac de "démontrer sa complète innocence", juge-t-il dans un communiqué.

LE 15 MARS, Mediapart assure que les enquêteurs ont établi que la voix sur l'enregistrement diffusé en décembre par le site était bien celle de Jérôme Cahuzac.

LE 19 MARS, le parquet de Paris ouvre une information judiciaire contre X, notamment pour blanchiment de fraude fiscale, visant le ministre socialiste.

Le jour même, Jérôme Cahuzac quitte le gouvernement.

LE 26 MARS, il adresse aux juges d'instruction une lettre dans laquelle il reconnaît détenir un compte à l'étranger et se dit prêt à "fournir toutes explications à ce sujet".

LE 2 AVRIL, après plusieurs mois de dénégations, l'ex-ministre fait des aveux publics.

"J'ai été pris dans une spirale du mensonge et m'y suis fourvoyé. Je suis dévasté par le remords", écrit-il sur son blog. Il évoque également une "faute inqualifiable" et "demande pardon" à François Hollande et au gouvernement.

Il explique avoir fait en sorte que les 600.000 euros déposés à l'étranger soient rapatriés en France.

A la suite de ces aveux, les condamnations de la classe politique pleuvent. François Hollande lui reproche dans un communiqué d'avoir "commis une impardonnable faute morale".

Le même jour, Jérôme Cahuzac est entendu par les juges, auxquels il explique que son compte caché a été abondé essentiellement par ses revenus de chirurgiens mais aussi par une rémunération pour son activité de conseil auprès d'un laboratoire pharmaceutique.

Il est mis en examen, notamment pour blanchiment de fraude fiscale.

LE 11 SEPTEMBRE, il est mis en examen pour déclaration incomplète ou mensongère de son patrimoine par un membre du gouvernement à la Commission pour la transparence financière de la vie politique.

* 2015

LE 17 JUIN, Jérôme Cahuzac est renvoyé en correctionnelle pour fraude fiscale, blanchiment de fraude fiscale et omission de déclaration de patrimoine.

Son épouse, dont il est séparé, est également renvoyée en correctionnelle pour fraude fiscale et blanchiment de ce délit.

* 2016

LE 8 FEVRIER, le procès de Jérôme Cahuzac s'ouvre à Paris. Il doit en théorie se clore LE 18 FEVRIER mais pourrait être suspendu, le temps que le Conseil constitutionnel examine plusieurs questions prioritaires de constitutionnalité soulevées par la défense.

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