KIEV, 25 mai (Reuters) - Chronologie de la crise en Ukraine depuis la chute de Viktor Ianoukovitch, le 22 février.

Note: pour une CHRONOLOGIE des événements ayant précédé, double-cliquer sur

22 février - Au lendemain de la signature d'un accord de sortie de crise sous médiation européenne qui prévoit notamment une élection présidentielle anticipée, une révision de la Constitution et la formation d'un gouvernement d'union nationale, le président Viktor Ianoukovitch fuit Kiev.

Les députés de la Rada, le Parlement national, votent sa destitution. L'opposante Ioulia Timochenko, ex-Première ministre condamnée en 2011 pour abus de pouvoir, est libérée de sa prison de Kharkiv.

23 février - Les nouvelles autorités ukrainiennes se mettent en place: Oleksander Tourtchinov, un proche de Timochenko, est nommé président par intérim dans l'attente d'une élection présidentielle programmée le 25 mai.

27 février - Les députés approuvent la composition du nouveau gouvernement d'union nationale et la nomination d'Arseni Iatseniouk, l'un des chefs de la contestation d'"EuroMaïdan", sur la place de l'Indépendance de Kiev, au poste de Premier ministre.

En Crimée, des hommes armés s'emparent du siège de l'assemblée régionale. Tourtchinov accuse Moscou de rejouer en Crimée le scénario qui a conduit au conflit armé de 2008 avec la Géorgie concernant les régions sécessionnistes pro-russes d'Abkhazie et d'Ossétie du Sud.

1er mars - Vladimir Poutine obtient du parlement russe l'autorisation de pouvoir envoyer des forces armées en Ukraine pour y assurer la sécurité des communautés russes. L'inquiétude gagne les Occidentaux.

Le 3 mars, un vent de panique souffle sur les marchés financiers russes qui redoutent des sanctions internationales. La Bourse de Moscou chute de 11%, le rouble perd 2,5%.

4 mars - Poutine s'exprime pour la première fois en public depuis la chute de Ianoukovitch. Le changement de pouvoir intervenu en Ukraine est un "coup d'Etat anticonstitutionnel", dit-il, et la Russie se réserve le droit de recourir à toutes les options disponibles, y compris la force en dernier ressort.

6 mars - Le parlement de Crimée vote le rattachement à la Russie, une décision qui sera soumise à référendum le 16 mars.

Réunis en conseil extraordinaire, les dirigeants européens suspendent les discussions avec la Russie sur un projet d'accord bilatéral de libéralisation des investissements et des visas.

16 mars - Les électeurs de Crimée se prononcent à 96,77% en faveur du rattachement à la Fédération de Russie.

17 mars - Les ministres des Affaires étrangères de l'UE décident d'imposer des sanctions ciblées à l'encontre de 21 responsables ukrainiens et russes. La liste est portée à 33 le 20 mars puis à 48 le 28 avril.

Washington prend des mesures similaires contre onze personnalités russes et ukrainiennes. Vingt autres responsables rejoignent la liste le 20 mars, élargie de nouveau le 28 avril à sept personnalités, dont Igor Setchine, allié de Poutine et patron de la puissante compagnie pétrolière publique Rosneft, et 17 entreprises supplémentaires.

18 mars - Poutine signe le traité d'annexion de la Crimée.

23 mars - L'Otan annonce que l'armée russe a massé d'importants effectifs militaires aux frontières orientales de l'Ukraine, jusqu'à 40.000 soldats.

27 mars - Le Fonds monétaire international (FMI) conclut un accord avec les nouvelles autorités ukrainiennes en vue du versement d'une aide de 17 milliards de dollars (12 milliards d'euros) sur les deux prochaines années. Ce plan d'assistance est approuvé le 30 avril par le conseil d'administration du FMI qui prône le déblocage immédiat d'un première tranche d'aide de 3,2 milliards de dollars.

Entre le 1er et le 3 avril, le groupe gazier russe Gazprom relève en deux temps de 80% au total les tarifs de ses exportations de gaz vers l'Ukraine, qui passent de 268,50 dollars les 1.000 mètres cubes à 485 dollars.

6 avril - Dans l'Est russophone de l'Ukraine, des manifestants pro-Russes prennent le siège des gouvernements régionaux à Donetsk et Kharkiv ainsi que le quartier général des services de sécurité (SBU) à Louhansk.

11 avril - En visite dans l'Est, Iatseniouk propose de renforcer les prérogatives des régions dans le cadre d'une réforme des institutions.

12/13 avril - Le mouvement de contestation dans l'Est monte en puissance. Des hommes armés s'emparent d'un commissariat et de bâtiments publics à Slaviansk, Kramatorsk, Marioupol.

Le ministre ukrainien de l'Intérieur, Arsen Avakov, dénonce un "acte d'agression de la Russie".

17 avril - Réunis à Genève, l'Ukraine, la Russie, les Etats-Unis et l'Union européenne lancent un appel commun à l'arrêt immédiat des violences en Ukraine. L'accord de Genève prévoit notamment le désarmement des groupes armés illégaux et la libération des bâtiments publics occupés illégalement.

A Moscou, tandis que les négociateurs discutent encore à Genève, Poutine estime que Kiev entraîne l'Ukraine vers le "précipice".

18 avril - Denis Pouchiline, chef de la république populaire autoproclamée de Donetsk, annonce que le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov "n'a pas signé l'accord" de Genève au nom des militants pro-russes d'Ukraine mais "au nom de la Fédération russe".

Sur le terrain, personne ne bouge.

20 avril - Au moins trois personnes sont tuées lors d'échanges de tirs près de Slaviansk. Kiev dénonce une provocation russe; les séparatistes disent avoir été attaqués par les nationalistes d'extrême droite de Secteur Droit.

24 avril - Cinq rebelles séparatistes sont tués dans la région de Slaviansk où progressent les forces ukrainiennes.

La Russie lance des manoeuvres militaires à la frontière ukrainienne et émet publiquement des doutes sur la légitimité de l'élection présidentielle anticipée programmée pour le 25 mai.

25 avril - Kiev annonce un blocus complet de Slaviansk, devenue bastion des séparatistes. Huit observateurs internationaux participant à une mission de vérification militaire sous l'égide de l'OSCE sont arrêtés dans la ville; ils seront libérés après neuf jours de détention.

A Kiev, Iatseniouk affirme que Poutine veut déclencher une "Troisième Guerre mondiale".

Le chef de la diplomatie russe estime que le gouvernement intérimaire au pouvoir à Kiev devra être traduit en justice pour les "crimes sanglants" commis contre son propre peuple.

2 mai - Des affrontements entre militants pro-russes et partisans de l'unité ukrainienne dégénèrent à Odessa, sur la mer Noire. Une trentaine de militants pro-russes meurent dans l'incendie de la Maison des syndicats.

7 mai - Poutine demande aux séparatistes de différer leur projet de référendum d'autodétermination prévu pour le 11 mai. Le lendemain, les dirigeants de la "république autoproclamée de Donetsk" rejettent sa demande et maintiennent la date du 11 mai pour leur consultation jugée illégale par Kiev et ses alliés occidentaux.

9 mai - Poutine se rend en Crimée pour les commémorations de la victoire contre l'Allemagne nazie et le fascisme en 1945. A Marioupol, au bord de la mer d'Azov, de violents affrontements font jusqu'à 20 morts dans les rangs des pro-russes.

11 mai - Référendums dans l'Est ukrainien. Les séparatistes annoncent la victoire du "oui" par 89% dans la région de Donetsk et 96% autour de Louhansk. Dans la foulée, les autorités séparatistes de Louhansk annoncent que l'élection présidentielle du 25 mai ne sera pas organisée sur leur territoire.

Sans aller jusqu'à reconnaître l'évolution institutionnelle de ces deux régions formant le Donbass, Moscou dit "respecter" la volonté populaire exprimée dans les urnes. Kiev dénonce une "farce", l'UE et les Etats-Unis des scrutins dépourvus de toute légalité.

12 mai - L'Union européenne ajoute deux sociétés criméennes et 13 personnalités à la liste de ses sanctions ciblées, où figurent désormais 61 noms de Russes et d'Ukrainiens faisant l'objet de gels d'avoirs et d'interdictions de visas.

22 mai - Treize membres des forces de sécurité ukrainiennes sont tués dans la nuit lors d'affrontements avec des séparatistes pro-russes à une vingtaine de kilomètres au sud de Donetsk.

25 mai - Petro Porochenko, ancien ministre ayant fait fortune dans la confiserie, revendique la victoire dès le premier tour de l'élection présidentielle anticipée, dont les séparatistes ont largement perturbé le déroulement dans l'Est.

Les instituts de sondage le donnent élu avec plus de 55% des voix. Les résultats officiels devraient être proclamés lundi 26 mai. (voir ) (Gabriela Baczynska et Pavel Polityuk; Henri-Pierre André pour le service français)