À Paris, le CAC 40 a terminé en baisse de 0,15% (7,84 points) à 5349,30 points après un plus bas à 5.330,10 alors qu'à Francfort, le Dax gagnait 0,27% et qu'à Londres, le FTSE 100 0,57%.

L'indice EuroStoxx 50 a progressé de 0,12% tandis que le FTSEurofirst 300 abandonnait 0,2% et le Stoxx 600 0,19%.

Au moment de la clôture en Europe, Wall Street évoluait en nette hausse, le Dow Jones s'adjugeant 0,61%, le Standard & Poor's 500 0,83% et le Nasdaq Composite 0,9%. Les trois grands indices américains ont inscrit des records dans la matinée.

Les élus républicains du Congrès américain se sont mis d'accord pour modifier le projet de réforme fiscale dans le but de convaincre les deux sénateurs dont le vote, crucial pour l'adoption du texte, reste indécis.

Les valeurs financières américaines, qui avaient souffert jeudi, reprennent plus de 1%.

En Europe, la journée a été plus difficile pour les bancaires, dont l'indice Stoxx de référence a cédé 0,59%. Le secteur a souffert des déclarations de la Banque centrale européenne (BCE) suggérant que cette dernière restera très prudente en 2018 dans le resserrement de sa politique monétaire, ce qui risque de limiter la remontée des taux, donc celle des marges des établissements de crédit.

Le recul a été particulièrement marqué pour les banques italiennes, qui souffrent aussi des inquiétudes persistantes liées aux créances douteuses et aux incertitudes politiques spécifiques à la péninsule.

L'indice local du secteur a reculé de 1,11%, UniCredit de 1,88%. A Paris, Société générale (-1,89%) accuse l'une des plus fortes baisses du CAC, Crédit agricole a perdu 1,33% et BNP Paribas 0,9%.

LA BAISSE DES VENTES DE H&M LOURDEMENT SANCTIONNÉE

Autre secteur à la peine: la distribution, après l'annonce par Hennes & Mauritz (H&M) d'une baisse inattendue de ses ventes sur le trimestre septembre-novembre.

Le titre H&M a chuté de 12,98%, sa plus forte baisse depuis 2001. Dans son sillage, Inditex, maison mère de Zara, a cédé 2,49% et Zalando 1,24%. Quant à l'indice Stoxx européen de la distribution, il accuse une baisse de 2,17%.

Parmi les hausses notables côté actions, LafargeHolcim a gagné 2,09% après l'annonce d'une réorganisation de ses instances dirigeantes, dans laquelle certains analystes voient une étape de la simplification de l'organisation du cimentier, avec des économies à la clé.

Le titre Airbus a quant lui fini en baisse de 0,11% au terme d'une séance hésitante. Le géant aéronautique a mis fin aux interrogations sur sa gouvernance en confirmant le départ prochain de son numéro deux, Fabrice Brégier, en conflit avec le président exécutif, Tom Enders, qui ne demandera pas le renouvellement de son mandat en 2019.

Sur l'ensemble de la semaine, le Stoxx 600 recule de 0,27% et le CAC 40 de 0,92%.

Sur le marché des changes, le dollar est reparti à la hausse, profitant du regain d'espoir sur la réforme fiscale ainsi que de débouclages de positions après les réunions de politique monétaire des derniers jours et avant les congés de fin d'année.

Le billet vert s'apprécie de 0,35% face à un panier de référence et de 0,12% face à l'euro, qui revient sous 1,1780 dollar après être remonté en matinée à 1,1812 dollar.

LE STERLING PERD 0,9% FACE AU DOLLAR ET À L'EURO

La livre sterling affiche pour sa part une baisse de près de 0,9% face au dollar et à l'euro, un mouvement que certains cambistes expliquent par un regain d'inquiétude après le sommet européen de Bruxelles, durant lequel plusieurs responsables de l'Union ont jugé que la prochaine phase des négociations sur le Brexit serait la plus difficile.

"Cela a conduit les traders à se concentrer sur ce que sera sans doute la position du Royaume-Uni, pour arriver à la conclusion qu'en fait, on ne la connaît pas clairement", résume Michael Hewson, de CMC Markets UK.

Par ailleurs, le bitcoin a inscrit un nouveau record juste en dessous de 18.000 dollars, s'acheminant ainsi vers un gain de plus de 20% sur la semaine, la cinquième consécutive de hausse.

Sur le marché obligataire, les déclarations jeudi de la BCE et de son président, Mario Draghi, ont pesé sur les rendements des emprunts d'Etat de la zone euro: le dix ans allemand est revenu tout près de 0,3% contre près de 0,34% jeudi matin.

Autre fait notable sur le marché des emprunts d'Etat: les rendements portugais, au plus bas depuis début 2015, sont repassés sous les italiens pour la première fois depuis près de huit ans.

Du côté des Treasuries, l'heure est de nouveau à l'aplatissement de la courbe des taux: l'écart de rendement entre les titres à cinq et 30 ans est tombé à 54,3 points de base, son plus bas niveau depuis octobre 2007, contre 56,6 points jeudi.

Les cours du pétrole sont quant à eux quasi stables, sous les plus hauts de deux ans inscrits ces derniers jours, tiraillés entre l'impact de la fermeture de l'oléoduc Forties de mer du Nord, qui sert de référence au calcul du prix du Brent, et la hausse de la production aux Etats-Unis.

(Edité par Juliette Rouillon)

par Marc Angrand