Le produit intérieur brut (PIB) a augmenté de 3,5% en rythme annualisé, a annoncé le département du Commerce, alors que les économistes interrogés par Reuters prévoyaient en moyenne un chiffre de 3,0% pour juillet-septembre après celui de 4,6% du deuxième trimestre.

La croissance de l'investissement des entreprises, de la construction et des dépenses de consommation a ralenti d'un trimestre sur l'autre mais ces trois postes ont néanmoins apporté une contribution positive au PIB.

"Le rapport est globalement favorable, la hausse est assez bien répartie et suggère une tendance de fond favorable pour l'économie américaine", a commenté Millan Mulraine, économiste de TD Securities.

"Cependant, avec l'apparition de certains signes de faiblesse dans la construction et les dépenses de consommation, nous prévoyons un nouveau ralentissement de rythme de la croissance au quatrième trimestre."

La première économie mondiale a enregistré une croissance supérieure ou égale à 3,5% en rythme annualisé au cours de quatre des cinq derniers trimestres.

Le département du Travail a par ailleurs fait état d'une légère augmentation des inscriptions au chômage la semaine dernière, mais cet indicateur ne remet pas pour autant en cause le scénario d'une poursuite de l'amélioration du marché de l'emploi.

Ces chiffres sont publiés au lendemain de l'annonce par la Fed de l'arrêt de ses achats d'actifs sur les marchés.

Le dollar a amplifié sa progression face à l'euro après les indicateurs américains tandis que les emprunts du Trésor réduisaient leurs gains et Wall Street a ouvert en légère baisse.

LES TENSIONS INFLATIONNISTES DIMINUENT

La réduction du déficit commercial au troisième trimestre traduit une diminution des importations, qui ont enregistré leur baisse la plus marquée depuis le quatrième trimestre 2012, en raison notamment de la diminution de la facture des importations pétrolières.

Le commerce extérieur a ainsi contribué à la croissance à hauteur de 1,32 point de pourcentage. Les dépenses de défense, elles, affichent un bond de 16%, leur plus forte progression depuis le deuxième trimestre 2009.

A l'opposé, l'évolution des stocks des entreprises a apporté une contribution négative au PIB, à hauteur de 0,57 point de pourcentage, après une contribution positive de 1,42 point sur avril-juin.

La croissance des investissements des entreprises a quant à elle ralenti sur la période juillet-septembre, les dépenses d'équipement progressant de 7,2% en rythme annualisé alors que les économistes tablaient sur une hausse à deux chiffres, comme sur avril-juin (+11,2%).

La hausse de la consommation des ménages est parallèlement revenue à 1,8% au troisième trimestre après 2,5% au deuxième mais affiche une contribution positive de 1,22 point à la croissance. Les dépenses de consommation représentent plus de deux tiers de l'activité économique globale aux Etats-Unis.

La modération de la consommation a contribué à contenir les tensions inflationnistes: l'indice des prix du PIB a augmenté de 1,2% après +2,3% au deuxième trimestre. L'indice de base, qui exclut les composantes volatiles des prix alimentaires et de ceux de l'énergie, a lui ralenti à 1,4% contre 2,0%.

La baisse des prix à la pompe et l'accélération de la croissance du marché du travail, propice à des hausses de salaires, pourraient favoriser la consommation des ménages au quatrième trimestre.

(Lucia Mutikani, Marc Angrand pour le service français)

par Lucia Mutikani