La récente étude de l'OCDE analyse les réformes de grande envergure de la politique agricole suisse qui ont été accomplies depuis le milieu des années 90. Elle a cherché à connaître les effets de ces réformes sur les performances économiques et écologiques de l'agriculture suisse ainsi que sur la compétitivité des secteurs agricole et agroalimentaire. La dernière étude sur la politique agricole suisse réalisée par l'OCDE remonte à 1990.

Il est ressorti de cette analyse que la politique agricole a permis d'aborder un grand nombre d'objectifs sociétaux, économiques et écologiques au cours de ces vingt dernières années. Dans l'ensemble, les réformes menées depuis 1993 ont amélioré l'efficacité de la politique agricole : les coûts supportés par la société ont baissé et les distorsions du marché ont nettement diminué.

Dans le monde, la Suisse s'est hissée au rang des précurseurs en choisissant d'assortir les paiements directs d'exigences environnementales. L'OCDE observe toutefois que les paiements directs ont aujourd'hui atteint un volume tel que les signaux du marché influent de moins en moins sur les décisions des exploitants. En outre, l'industrie agroalimentaire est considérée comme fortement compétitive, mais seulement lorsqu'elle transforme des matières premières non agricoles (eau) ou étrangères (café, cacao). La transformation de la viande et du lait est en effet peu concurrentielle à l'échelle internationale.

Les auteurs de cette étude recommandent de diminuer le volume des paiements directs et d'axer davantage la politique agricole sur des objectifs spécifiques. Il faudrait par ailleurs que la politique agricole cible davantage les espaces ruraux et que les restrictions au commerce soient réduites.

Il sera tenu compte de ce point de vue extérieur dans le développement de la politique agricole suisse.

Jürg Jordi, responsable du secteur Communication, Office fédéral de l'agriculture OFAG, juerg.jordi@blw.admin.ch ; tél. +41 58 462 81 28
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