Sur mandat du SECO, l'Institut d'études économiques de Bâle
a analysé la cyber-économie en Suisse. L'étude a porté sur
trois domaines principaux :
1.) l'infrastructure et les équipements TIC ;
2.) le secteur des TIC au sens strict ;
3.) l'utilisation des TIC dans les ménages, les entreprises
et les secteurs fortement influencés par l'Etat.
Concurrence entre places économiques
La Suisse, dont l'économie est ouverte et hautement
développée, doit être en mesure de rivaliser dans le
contexte de concurrence internationale avec les meilleures
places économiques du monde. D'où cette conclusion pour la
cyberéconomie : la Suisse ne peut pas se permettre
d'accuser de retard, en comparaison internationale, en ce
qui concerne les applications TIC. Pour que des
applications de tout premier plan voient le jour en Suisse,
il faut que les utilisateurs disposent d'infrastructures
TIC ultramodernes locales. Ils ne sont en revanche pas
tributaires d'un pôle d'excellence dans la production de
biens et services TIC commercialisables au niveau
international, car ces derniers peuvent être importés à
tout moment, en quantité et qualité suffisantes, aux prix
du marché mondial.
Infrastructure et équipements TIC
L'étude conclut que notre pays est bien positionné en ce
domaine. Pour la Suisse, l'important, ce n'est pas quels
pays sont dans le peloton de tête en matière de bande
passante, c'est que la cyberéconomie se concentre sur les
conditions actuelles et futures régissant les services les
plus exigeants. Il est recommandé d'inclure également dans
le futur monitorage des critères d'évaluation des risques
de la réglementation et des risques politiques.
Secteur des TIC
Le secteur des TIC a connu, ces dernières années, une
progression de la productivité supérieure à la moyenne. Les
nouvelles évolutions, telles que l'informatique en nuage,
la communication en champ proche (NFC), la communication
machine à machine (M2M), ouvrent de nouvelles opportunités
aux entreprises suisses actives dans le secteur des TIC ou
possédant un pan d'activités TIC au sein de leur branche.
Utilisation des TIC dans les ménages
L'utilisation des TIC par la population suisse est bonne
voire très bonne en comparaison internationale. Les
services bancaires en ligne (e-banking) font exception : en
Suisse, ils ne sont utilisés que par environ 50 % des
ménages disposant d'un accès à l'internet alors que ce taux
est de 80 % dans les pays en tête de classement. Toutefois,
les conditions sont globalement bonnes pour d'autres
utilisations pouvant entraîner des baisses de coûts ou
améliorer la rentabilité, pour preuve le développement du
commerce électronique, de la cyberadministration, de la
cybersanté et de la cyberéducation.
Utilisation des TIC dans les entreprises
Plusieurs indicateurs permettent de dresser un tableau
globalement positif de l'utilisation des TIC au sein de
l'économie suisse. Une exception : le commerce en ligne.
Bien que largement répandu dans l'économie et bénéficiant
d'investissements élevés, il ne représente, en comparaison
internationale, qu'une part relativement faible du chiffre
d'affaires global. Quant aux nouvelles tendances telles que
les médias sociaux ou l'informatique en nuage, on manque
encore de données chiffrées et d'analyses concluantes.
Utilisation des TIC dans les secteurs proches de l'Etat ou
fortement influencés par lui
En matière de cyberadministration, la Suisse est parvenue à
réduire considérablement son retard par rapport à d'autres
Etats européens ces dernières années. En matière de
cybersanté, compte tenu des nombreux acteurs et des
nombreuses transactions, il existe un potentiel
d'efficience et de qualité des TIC. L'éducation
(cyberéducation) recèle également d'énormes potentiels de
qualité. Il est encore difficile de déterminer, sur la base
des indicateurs disponibles, dans quelle mesure ces
potentiels sont déjà exploités en Suisse. Dans le domaine
des infrastructures, l'utilisation des TIC présente un
potentiel de gains d'efficacité tant dans le domaine des
réseaux d'électricité intelligents que dans celui des
transports. Quelques pays affichent une nette avance sur la
Suisse, du moins en ce qui concerne la gestion du trafic au
moyen des TIC.
Dominik Hauri, Institut d'études économiques de Bâle (IWSB), tél. +41 61 281 21 22, dominik.hauri@iwsb.ch
distribué par |