La baisse du produit intérieur brut (PIB) annoncée vendredi par l'IBGE, l'institut national de la statistique, est plus marquée qu'attendu puisque 26 économistes interrogés par Reuters prévoyaient en moyenne une contraction de 1,7%.

L'IBGE a en outre revu à la baisse le PIB du premier trimestre, qui affiche désormais un recul de 0,7%, contre 0,2% annoncé en première estimation en mai.

Le détail des chiffres du deuxième trimestre montre entre autres une chute de 8,1% de l'investissement, son huitième trimestre consécutif de baisse, une série sans précédent depuis le début du suivi de la statistique en 1996.

La consommation des ménages a quant à elle diminué de 2,1% d'un trimestre sur l'autre avec la montée du chômage, au plus haut depuis cinq ans, et de l'inflation, qui avoisine 9%.

En rythme annuel, le recul du PIB a atteint 2,6% sur avril-juin alors que le consensus le donnait à 2,0%.

Le gouvernement de Dilma Rousseff mène une politique de réduction des dépenses publiques, de hausse des prélèvements obligatoires et de maîtrise de l'inflation dans le but de regagner la confiance des investisseurs et des consommateurs, et à terme d'éviter une dégradation de la note souveraine du pays.

La popularité de la présidente est tombée sous 10% dans les sondages publiés ces dernières semaines avec la dégradation de la situation économique et du climat politique, au fil des rebondissements de l'enquête sur des soupçons de corruption qui éclabousse certains des hommes d'affaires et des responsables politiques les plus puissants du pays.

(Brad Haynes et Silvio Cascione, avec Rodrigo Viga Gaier et Caio Saad à Rio de Janeiro; Marc Angrand pour le service français)