PEKIN, 13 février (Reuters) - Les Etats-Unis doivent agir avec prudence dans un possible déploiement d'un système de missiles en Corée du Sud dans la foulée du tir de fusée effectué par Pyongyang le week-end dernier et ne pas se saisir de cette occasion pour mettre en péril la sécurité de la Chine, a déclaré le ministre des Affaires étrangères du pays.

Lors d'un entretien avec le secrétaire d'Etat américain John Kerry, Wang Yi a affirmé l'opposition de Pékin à la mise en place d'une unité THAAD (Terminal High Altitude Area Defence) au sein des installations militaires américaines en Corée du Sud, a précisé vendredi le ministère des Affaires étrangères chinois.

Wang Yi "a exigé que les Etats-Unis agissent avec prudence et ne saisissent pas de cette occasion pour nuire aux intérêts sécuritaires de la Chine ni n'ajoutent un nouveau facteur de complication à la stabilité et à la paix dans la région", a ajouté le ministère.

La Corée du Sud va entamer des discussions avec les Etats-Unis dès la semaine prochaine au sujet du déploiement d'un système de missiles de défense américain.

Dimanche dernier, le régime communiste de Pyongyang a annoncé le lancement d'une fusée à longue portée dans le but de mettre en orbite un satellite, mais la communauté internationale estime qu'il s'agissait de tester une fusée à technologie de missile balistique.

La Corée du Nord fait l'objet de sanctions des Nations unie depuis son premier essai nucléaire en 2006. Depuis, elle a mené trois autres essais atomique, dont le plus récent a eu lieu le 6 janvier, ainsi que de nombreux essais balistiques.

La Chine soutiendra une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies qui imposera à la Corée du Nord de "payer le prix nécessaire" pour ses récents tirs de fusées, a par ailleurs dit vendredi à Reuters le ministre chinois des Affaires étrangères.

La Chambre des représentants a massivement voté vendredi, par 408 voix contre deux, un projet de loi durcissant les sanctions contre la Corée du Nord à la suite de l'essai nucléaire de janvier et du tir de fusée dimanche dernier. Le texte, voté mercredi au Sénat par 96 voix contre aucune, a été transmis au président Barack Obama qui devrait le promulguer.

Wang Yi a réaffirmé la position de la Chine selon laquelle les sanctions "ne constituent pas un but", ajoutant que tout le monde devait réfléchir aux moyens permettant la reprise des discussions avec la Corée du Nord sur son programme nucléaire. (Ben Blanchard, Benoît Van Overstraeten pour le service français)