Zurich (awp) - Les autorités italiennes enquêtent contre la banque privée tessinoise PKB. Les agissements de 18 cadres sont pointés du doigt. Ces personnes sont soupçonnées par le procureur de Milan Francesco Greco de fraude fiscale et de blanchiment d'argent. Dans un communiqué, la banque a indiqué prendre acte de l'ouverture de l'enquête.

La procédure concerne 198 clients italiens et porte sur un montant total de 409 millions d'euros (468 millions de francs suisses au cours actuel) non déclarés au fisc transalpin. Les employés concernés auraient accepté cet argent et l'auraient transféré à PKB. Les 18 personnes et Cassa Lombarda à Milan, filiale de PKB, ont fait l'objet de perquisitions par la Guardia di Finanza, la police douanière et financière italienne.

Le procureur a évoqué l'existence d'une "organisation cachée". Selon le Ministère public milanais, il existait un réseau de professionnels qui traversaient la frontière pour démarcher des entrepreneurs et les pousser à se soustraire au fisc.

Les autorités italiennes ont découvert ces potentielles infractions par le biais du deuxième programme d'amnistie fiscale (voluntary disclosure), proposé en 2017 aux contribuables transalpins qui voulaient régulariser leurs situation.

Sur la base de ces dénonciations volontaires, des vérifications sur les agissements de 230 autres banques étrangères vont être menées, a précisé M. Greco.

Règles très claires

Du côté de PKB, on insiste sur l'aspect plus global de cette enquête, qui va donc concerner plus de 200 établissements. "Nous arrivons en premier, peut-être en raison de notre statut de banque basée à Lugano, mais bien établie et connue à Milan, où nous sommes présents depuis presque 100 ans", a expliqué à AWP un porte-parole.

La banque tessinoise, qui parle d'un "contrôle technique" de la part des autorités italiennes, affirme avoir des règles très claires encadrant les activités transfrontalières.

PKB s'est déjà trouvée sous le feu des projecteurs en février dernier. L'Autorité fédérale de surveillance des marchés (Finma) a épinglé la banque privée pour son implication dans le méga-scandale de corruption autour du géant pétrolier brésilien Petrobras.

L'établissement a dû rembourser 1,33 million de francs suisses correspondant à une partie des revenus encaissés par PKB pour la "gestion des relations qui se sont révélées problématiques". La banque a affirmé avoir été "abusée par un employé malveillant".

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