Créances douteuses : La BCE fait sauter les banques italiennes
Par Sébastien Gatel
Selon le FMI, les créances douteuses ont doublé dans la zone euro entre 2009 et aujourd’hui. Ces créances s’assimilent à des prêts dont le recouvrement est quasi impossible pour les banques. Il s’agit donc d’un poids certain dans la comptabilité des banques, limitant ainsi leur activité de crédit. Selon l’association bancaire italienne (ABI), le montant de ces créances détenues par les banques italiennes, a augmenté de 11% sur un an, atteignant ainsi plus de 200 milliards d’euros.
Ainsi lors de la séance de lundi, plusieurs valeurs bancaires se sont effondrées à la bourse de Milan, provoquant même leur suspension. Ce fut le cas de la banque Monte dei Paschi di Siena après avoir dévissé de plus de 14%. De même plus tôt dans la journée pour la Banca popolare dell'Emilia Romagna ou encore UBI Banca. Le mouvement de panique fut général, Banca popolare di Minalo a suivi ainsi que Intesa Sanpaolo. Hier, le mouvement ne s’est pas ralenti, bien au contraire.
Plus fortes baisses enregistrées ce 20 janvier en fin de matinée à la bourse de Milan :
Ce "flop five" est dominé comme attendu par une valeur bancaire, la Banca Monte Paschi Siena avec déjà plus de 18% de baisse dans la matinée après avoir perdu 14% la veille. La Banco popolare baisse également de 6% ce jour après avoir déja enregistrée des séances négatives ces derniers jours.
Plus fortes baisses depuis le 31 décembre 2015:
Rapporté au début de l'année, les plus mauvaises performances à la bourse de Milan révèlent sans surprise: 5 des 10 plus importantes baisses sont imputables à des valeurs du secteur bancaire. Les pertes dépassent allègrement les 20 % pour certaines comme Banco Popolare (-28%), Unicredit (-25%). La Banca Monte Paschi Siena se retrouve quant à elle en très grande difficulté puisque cette dernière a perdu près de la moitié de sa valeur en seulement 13 séances de cotations en 2016. La capitalisation boursière de cette dernière était de 4.6 milliards d'euros au 30 septembre dernier (Q3). Aujourd'hui, la capitalisation vient de passer sous la barre des 2 milliards d'euros.
L’association bancaire italienne et le gouvernement italien se veulent néanmoins rassurant en limitant et relativisant l’examen de la BCE en rappelant que ce processus vise de nombreux établissements bancaires européens et qu’il n’y a pas « de préoccupation spécifique à l’égard des banques italiennes » selon les dires du ministre italien de l’Economie.