Amundi estime pour au moins deux raisons que le risque de contagion de la crise vénézuélienne aux autres pays émergents est limité. D'abord, le risque de défaut du Venezuela n'est pas une surprise et de nombreux investisseurs s'attendaient à ce qu'il survienne plus tôt, note Yerlan Syzdykov, directeur adjoint d'Amundi pour les marchés émergents. De plus, le Venezuela fait figure d'exception dans un univers émergent dont les fondamentaux sont solides avec un endettement maîtrisé et des comptes courants excédentaires dans de nombreux pays.

"Une possible contagion pourrait toutefois survenir au niveau des raffineries américaines. Le Venezuela fournit de nombreuses raffineries en pétrole brut, notamment celles situées autour du Golfe. Ces sites produisent de l'essence et un ralentissement de l'approvisionnement par le Venezuela pourrait entrainer une baisse de leur production. Cela pourrait altérer l'inflation et la croissance aux Etats-Unis. Ceci est théoriquement possible bien que peu probable", complète Yerlan Syzdykov, directeur adjoint d'Amundi.

Pour le gérant, les risques sont également très limités pour les actionnaires de PDVSA, la compagnie pétrolière publique vénézuélienne et l'un des épicentres de la crise de la dette, que sont notamment les compagnies russes (Rosneft Gazpromneft et Bashneft) et indienne (ONGC). Amundi note que les expositions de ces géants au Venezuela, via PDVSA, sont limitées.

S'il ne se montre pas inquiet d'un risque de contagion, Yerlan Syzdykov, directeur adjoint d'Amundi pour les marchés émergents, reste tout de même prudent sur le Venezuela. "Nous ne voyons aucune solution rapide pour mener la restructuration de la dette et nous continuons à chercher des opportunités tactiques en faisant du contrôle du risque une priorité", conclut-il.