Zurich (awp) - Le Centre d'études conjoncturelles (KOF) de l'EPFZ se montre optimiste sur les perspectives de croissance de l'économie suisse. Constatant la vigueur au premier trimestre, il table désormais sur une hausse de 1,6% du PIB pour 2019, contre 1,0% lors de ses précédentes estimations.

La croissance pour 2020 est également revue à la hausse, de 2,1 à 2,3%, annonce jeudi la Haute Ecole zurichoise.

Cet optimisme, qui contraste assez largement avec les prévisions du Seco publiées un peu plus tôt, est motivé notamment par la bonne marche des affaires dans l'industrie. Cela contribue "à la bonne santé" de l'économie helvétique, relève le communiqué.

Le premier trimestre a connu une croissance vigoureuse (0,6%), la plus forte depuis l'automne 2017 si l'on fait abstraction d'effets exceptionnels comme les grandes manifestations sportives (telle la Coupe du monde de football 2018), notent les experts. En outre, les chiffres pour le 4e trimestre 2018 ont été corrigés à la hausse de 0,7 points de pour-cent.

Ces éléments incitent le KOF a rehausser à 1,6% ses attentes pour l'ensemble de l'année (et même à 1,8% corrigées de l'effet des événements sportifs).

Néanmoins, tempère l'institut, les incertitudes au plan international subsistent. La croissance mondiale devrait ralentir au cours des prochains trimestres, avec les risques d'escalade du conflit commercial américano-chinois et le Brexit. Au plan de la politique intérieure, l'acceptation par le peuple de la réforme sur la fiscalité des entreprises est un bon point pour l'économie.

La consommation des ménages devrait rester atone en 2019, anticipe le KOF, même si les salaires devraient peu à peu légèrement s'étoffer. La rentabilité des entreprises s'améliore depuis l'an dernier, et les employés ont plus de marge de manoeuvre pour négocier leurs salaires en raison de la pénurie de main d'oeuvre dans certains secteurs. La situation sur le marché de l'emploi reste "étonnamment bonne".

L'industrie helvétique est redevenue "plus compétitive" et dégage à nouveau des marges "normales", observe le KOF. Le choc du franc fort est digéré. En outre, elle est tirée par des secteurs qui ne sont pas affectés par les nouveaux droits de douane américains et chinois, à l'exception des fournisseurs de l'industrie automobile. La pharma en particulier n'a guère de raison de s'inquiéter, soulignent les experts.

op/fr