FRANCFORT/PARIS, 11 février (Reuters) - Deutsche Telekom risque d'être sous peu confronté à la décision difficile de tenter de vendre sa filiale mobile américaine T-Mobile US au japonais Softbank, au risque de se voir une nouvelle fois débouté par des autorités de la concurrence américaines sourcilleuses.

L'opérateur télécoms allemand aimerait en définitive vendre sa filiale car il considère que sa position de quatrième derrière Verizon, AT&T et Sprint, filiale de Softbank, restreint sa rentabilité sur le long terme, selon des sources au fait du dossier.

Sortir des Etats-Unis donnerait en outre à Deutsche Telekom plus de moyens pour développer son réseau allemand, exposé à l'âpre concurrence des câblo-opérateurs, et se développer en Europe de l'Est, ce qu'il fait déjà puisqu'il a annoncé lundi la prise de contrôle totale de sa filiale tchèque. (voir )

Le nouveau président du directoire Tim Hoettges, qui a pris ses fonctions en début d'année, est soucieux d'éviter que ne se répète le fiasco de 2011, lorsque le régulateur américain avait bloqué la vente de T-Mobile à AT&T, suivant des sources proches de la société.

Par ailleurs, T-Mobile marche bien et a gagné 1,65 million d'abonnés au cours du dernier trimestre, ce qui implique que pour Deutsche Telekom rien ne sert de courir pour vendre cette filiale.

Masayoshi Son, le fondateur de Softbank, voudrait pour sa part marier T-Mobile à Sprint, le troisième opérateur mobile américain, pour concurrencer plus efficacement les deux premiers. Un tel rapprochement créerait un group au chiffre d'affaires de 62 milliards de dollars, doté d'une part de marché de 23% aux USA et revendiquant 52 millions d'abonnés.

Toutefois, William Baer, le chef de l'antitrust américain, et Tom Wheeler, président de la Commission fédérale des communications (FCC), ne sont pas tranquilles à l'idée de laisser le marché mobile américain passer de quatre à trois grands compétiteurs.

Pour l'intégralité de cette analyse (en anglais) (Harro Ten Wolde, Leila Abboud et Sophie Sassard, Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten)