Conséquence, le « Dollar Index » affiche un gain de 7%  à 85 points au cours de cet été mais encore loin de ses plus hauts de 10 ans (90 points)



L'évolution du dollar depuis 25 ans.


Cette avancée du dollar s’explique majoritairement par deux thématiques : les banques centrales et le comportement des matières premières.

La hausse de la devise américaine symbolise parfaitement la divergence entre les politiques monétaires des différentes banques centrales et le niveau de reprise conjoncturelle, qui ne se situe pas au même stade d’avancement.

En effet, les Etats-Unis affichent un PIB en hausse de 4.2 % sur le deuxième trimestre 2014 et un taux de chômage de 6.2%. Ces bonnes statistiques, même s’il faut parfois les moduler, s’accompagnent d’une perspective de relèvement des taux en 2015 de la part de la Fed.

Ces données tranchent avec l’Europe où le pessimisme persiste, confirmé par des indices d’activité décevants et une inflation sous les 0.3%. La BCE vient seulement d’annoncer de nouvelles mesures d’assouplissement monétaire pour relancer le crédit à taux faible. Il existe, par conséquent, un réel décalage dans l’application de ces politiques monétaires favorisant les liquidités.
Parmi les relations intermarchés marquantes en 2014, il convient de noter l’impact haussier notable qu’a eu sur le dollar, la chute des matières premières.

La pression vendeuse sur les « commodities » (certains contrats se négocient au plus bas de 4 ans comme les céréales ou l’argent) autorise à anticiper de nouvelles perspectives de repli. Il est raisonnable d’imaginer que, par ricochet, la devise américaine amplifie sa performance : le billet vert constituant le « pendant » des matières premières. Les métaux précieux s’effondrent à l’image de l’or et l’argent que les investisseurs ne considèrent plus comme valeurs refuges, ce qui transfert de la brillance au dollar.

La principale monnaie de réserve dans le monde affiche une position dominante malgré quelques volontés politiques de contrecarrer cette avancée (ex : abandon du dollar dans certaines transactions internationales avec la Russie). Il faut relativiser cette domination par la faiblesse structurelle des autres devises comme l’euro ou le yen. Il faudra attendre un réel retournement de conjoncture pour que ces dernières brisent l’élan du dollar. C’est peut être pour demain mais quoiqu’il en soit, les agissements  de la Banque du Japon et de la BCE confortent actuellement la position forte du billet vert.