NATIONS UNIES, 24 avril (Reuters) - La Syrie a annoncé mercredi qu'elle attendait le démantèlement de la mission internationale chargée de veiller à la destruction de son arsenal chimique, une évolution que les Occidentaux n'envisagent pas pour l'instant.

Cette annonce du gouvernement syrien fait suite à une communication de Sigrid Kaag, chef de la mission conjointe des Nations unies et de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), devant le Conseil de sécurité au cours de laquelle elle a estimé que la date butoir du 27 avril devrait être respectée pour le transfert de toutes les armes chimiques déclarées par Damas.

La réunion du Conseil de sécurité s'est déroulée à huis clos et à l'issue de cette rencontre l'ambassadeur syrien à l'Onu a été interrogé par la presse sur l'avenir de la mission de l'OIAC une fois que la Syrie aura achevé de livrer la totalité de son arsenal chimique.

"Lorsque la mission sera achevée, vous aurez un rapport final présenté par Mme Kaag au Conseil (de sécurité) et au directoire de l'OIAC et les choses seront terminées", a dit Bashar Ja'afari.

"Nous agirons alors en qualité de membre de pleins droits de la CIAC (Convention sur l'interdiction des armes chimiques)", a ajouté le diplomate.

L'ambassadeur de Grande-Bretagne à l'Onu a toutefois indiqué à Reuters que la mission de l'OIAC allait demeurer en fonction dans un avenir proche en raison des incertitudes entourant les déclarations du gouvernement syrien sur l'étendue de son arsenal chimique.

"Nous pensons que la mission conjointe doit continuer à jouer un rôle au-delà du retrait des armes chimiques, qui devrait être achevé rapidement maintenant, et qu'il y a un certain nombre de tâches qui demeurent à accomplir, y compris la vérification de la destruction des unités de production", a dit Lyall Grant.

"Cela signifie que la mission conjointe doit se poursuivre", a-t-il dit rappelant que la décision du Conseil de sécurité instaurant la mission n'a pas fixé de date butoir pour l'achèvement de ses travaux.

La Russie ne pourrait donc pas être en mesure de mettre fin à l'activité de la mission même si elle en avait l'intention, a ajouté le diplomate britannique.

(Louis Charbonneau; Pierre Sérisier pour le service français) ;))