NATIONS UNIES, 29 septembre (Reuters) - L'offensive des forces syriennes et russes à Alep fait le jeu des djihadistes, a affirmé jeudi la représentante permanente des Etats-Unis à l'Onu.

Le Kremlin avait auparavant exclu d'interrompre le pilonnage des quartiers orientaux de la ville aux mains des insurgés, qui sont sous les bombes depuis la fin, lundi, du bref cessez-le-feu négocié par Moscou et Washington.

"Ce qu'Assad et la Russie font à Alep est bouleversant. Ce qu'ils font fait non seulement courir ce pays à sa perte (...) mais cela va provoquer un nouvel afflux de réfugiés, plus de radicalisation", a déploré Samatha Power.

"Ce qu'ils font, c'est un cadeau à l'EIIL (l'Etat islamique) et à (Al Nosra), des mouvements qu'ils prétendent vouloir éradiquer", a-t-elle ajouté.

Bachar Djafaari, l'ambassadeur syrien, a quant à lui nié tout bombardement de cibles civiles. "Ces gens sont notre peuple. On ne bombarde pas de civils. On ne tue pas de civils. On ne bombarde pas les convois humanitaires. Nous ne faisons pas ces choses-la. Ceux qui ont fait ça sont des terroristes", a-t-il affirmé.

Pour Stephen O'Brien, secrétaire général adjoint de l'Onu aux affaires humanitaires et coordonnateur des secours d'urgence, le Conseil de sécurité ne doit plus "tolérer la violation totale des principes les plus fondamentaux du droit humanitaire".

"Alep-Est n'est plus au bord du précipice. Elle a déjà entamé sa chute dans l'abysse impitoyable d'une catastrophe humanitaire d'une ampleur inédite en Syrie", a-t-il ajouté.

L'ambassadeur français François Delattre a dit avoir entamé des discussions avec les représentants d'autres Etats membres du Conseil sur un projet de résolution visant à imposer un cessez-le-feu.

L'objectif numéro un est d'obtenir l'arrêt du bombardement d'Alep et de permettre l'acheminement de l'aide humanitaire, a précisé Jean-Marc Ayrault, chef de la diplomatie française, à Londres où il rencontré son homologue britannique, Boris Johnson. (Michelle Nichols, Jean-Philippe Lefief pour le service français)