GENEVE, 14 décembre (Reuters) - Le chef de la délégation gouvernementale syrienne a accusé jeudi l'opposition d'avoir saboté le dernier cycle des négociations de Genève, qui s'est achevé sans résultat.

"Le communiqué de Ryad II prend le processus de Genève en otage", a déclaré à la presse Bachar Djaafari, évoquant la conférence organisée fin novembre en Arabie saoudite, au cours de laquelle l'opposition a réaffirmé sa demande de mise à l'écart du président e Bachar al Assad en préalable à un règlement politique du conflit.

"Ceux qui ont rédigé la déclaration de Ryad II ont saboté cette session, c'est-à-dire l'autre partie, c'est-à-dire les Saoudiens et leurs maîtres, les pays occidentaux. Ils ne veulent pas le succès du processus de Genève", a-t-il poursuivi.

Il a assuré que sa délégation s'était au contraire beaucoup impliquée dans les dernières discussions, qui ont porté sur la lutte antiterroriste.

Dans un entretien accordé mercredi à la Radio-télévision suisse, le médiateur de l'Onu Staffan de Mistura a regretté l'attitude du gouvernement syrien, qui a refusé d'entamer des discussions directes avec l'opposition en raison de ses exigences au sujet d'Assad, et a invité la Russie à convaincre Damas de la nécessité d'un règlement négocié.

"Personne ne peut faire pression sur nous", lui a rétorqué jeudi Bachar Djaafari, parlant d'une "erreur" du diplomate italo-suédois dont le mandat devra, selon lui, être reconsidéré à la lumière du rapport qu'il remettra au secrétaire général de l'Onu.

Interrogé sur l'attitude qu'il compte adopter au "congrès des peuples de Syrie" qui doit avoir lieu au début de l'année prochaine à Sotchi, Bachar Djaafari a répondu : "Nous faisons de la politique, pas de la science-fiction". (Stéphanie Nebehay et Issam Abdallah; Jean-Philippe Lefief pour le service français)