La première séquence hebdomadaire du mois de juillet s'est soldée par une hausse de 2,5% pour les actions européennes (STOXX Europe 600 Net Return) et d'un peu plus de 2% pour les actions américaines (S&P500). Du côté des places asiatiques, les actions japonaises ont progressé dans les mêmes proportions avec une hausse de 2.30% (Topix) tandis que les titres chinois ont marqué le pas en cédant 0.93% (Shanghai Composite), une pause qui intervient néanmoins après cinq semaines de hausse consécutive. L'indice VIX, qui mesure la nervosité des marchés poursuit sa décrue à 24 points. Pourtant, le sentiment qui ressort de la fin de semaine précédente est un peu confus. Probablement parce que économistes et financiers sont complètement dans le flou, les premiers pour prévoir précisément la trajectoire de la croissance et de l'inflation des économies développées, les deuxièmes pour pronostiquer suffisamment à l'avance les tours de vis monétaires de la Réserve Fédérale.

A cet égard, le dernier rapport sur l'emploi aux Etats-Unis a quelque peu desservi les paris des investisseurs qui tablaient sur le scénario du "ça va mal donc ça va bien" en pensant que la dégradation des indicateurs économiques limiterait la posture rigoriste de la Fed. Au contraire, le marché du travail se porte bien mieux que prévu puisque les entreprises américaines ont créé 372.000 emplois en juin, un chiffre beaucoup plus élevé que les 265.000 attendus par le consensus Bloomberg. On est donc encore loin de la case "récession", qui a fait couler beaucoup d'encre ces dernières semaines. Les investisseurs s'attendent ainsi à une action forte de la Fed, qui devrait relever ses taux de 75 points de base à la fin du mois, un mal nécessaire pour assécher les liquidités et l'inflation qui va avec. En jetant un coup d'œil sur l'outil FedWatch du CME, j'ai découvert que le marché a même ouvert la voie à une hausse des taux de 100 points de base, mais ne nous leurrons pas, la probabilité d'un tel relèvement reste faible (inférieure à 10%).

Ne nous éloignons pas du registre des politiques monétaires puisque la thématique des banques centrales va garder la vedette cette semaine avec des commentaires et des conférences de presse de banquiers centraux venant de tous bords, avec la Fed (aujourd'hui et jeudi), la BOE (aujourd'hui et demain), la BOC (qui va rendre une décision sur ses taux mercredi). La BOJ a déjà ouvert le bal cette nuit. Fidèle à elle-même et à contre-courant du reste du monde, la Banque centrale japonaise a déclaré pouvoir prendre de nouvelles mesures d'assouplissement monétaire si nécessaire. Enfin, au chapitre des événements macroéconomiques importants à cercler en rouge dans vos agendas, les premiers chiffres de l'inflation américaine de juin sont attendus mercredi. Les prix à la production suivront jeudi et les ventes de détail vendredi, le même jour que l'indice de confiance des consommateurs de l'Université du Michigan. Autant dire qu'il y aura de quoi alimenter le grand débat sur la croissance et l'inflation.

En complément, quelques actualités qu'il ne fallait pas rater ce weekend :

  • La gronde sociale s'intensifie au Sri Lanka, l'île subit de plein fouet l'emballement des prix.
  • Joe Biden se rendra en Arabie Saoudite en fin de semaine pour arracher une hausse de la production de pétrole.
  • Le gouvernement français prépare les esprits à une probable coupure totale du gaz russe.
  • Pékin annonce de nouvelles sanctions visant ses géants de la Tech, dont Alibaba et Tencent.
  • Quatre nouveaux candidats se déclarent à la succession de Boris Johnson.
  • Elon Musk renonce au rachat de Twitter.

Les indicateurs avancés européens sont baissiers ce matin. En Asie, le Japon est en hausse, les investisseurs apprécient la large victoire de la coalition au pouvoir mais la Chine baisse : les valeurs technologiques souffrent puisque le régulateur chinois a annoncé une nouvelle salve de sanctions contre ses géants de la Tech et les nouvelles ne sont pas très bonnes sur le front du COVID à Pékin. Résultat, le Hang Seng s'est contracté de plus de 3% cette nuit.

Les temps forts économiques du jour

Aucune statistique économique majeure ne sera à l’ordre du jour en ce début de semaine.

L'euro se négocie 1,014 USD. L'once d'or stagne à 1742 USD. Le pétrole baisse légèrement avec un Brent de Mer du Nord à 106 USD le baril et un brut léger américain WTI à 103 USD. Le rendement de la dette américaine à 10 ans est un peu remonté à 3.08%. Le bitcoin perd du terrain à 20500 USD.

Les principaux changements de recommandations

  • ABB : Citigroup passe d'achat à neutre et abaisse son objectif de 35 à 29 CHF.
  • Adidas : Deutsche Bank reste acheteur mais revoit à la baisse son objectif de 305 à 240 EUR.
  • Allianz : Jefferies est toujours acheteur mais avec un objectif de cours réduit de 255 à 240 EUR.
  • Alstom : Citigroup abaisse son objectif de 42 à 38 EUR.
  • Axa : Jefferies maintient sa recommandation à l'achat mais réduit sa cible de 30,50 à 28 EUR.
  • BHP Group : Jefferies est acheteur mais revoit à la baisse sa cible, qui passe de 82 à 77 AUD.
  • Electricité de France : JP Morgan relève sa recommandation à surpondérer avec un objectif de cours de 12 EUR.
  • FlatexDegiro : Morgan Stanley démarre un suivi avec une recommandation à sous-pondérer.
  • Fraport AG : JP Morgan est neutre avec un objectif de cours réduit de 55 à 51 EUR.
  • Holcim : JP Morgan passe de vendeur à neutre avec un objectif de cours inchangé à 53 CHF.
  • Julius Bar : RBC reste à surperformance mais abaisse son objectif de 60 à 58 CHF.
  • Legrand : Citigroup abaisse son objectif de 85 à 80 EUR.
  • Levi Strauss : Morgan Stanley reste à l'achat mais abaisse son objectif de 33 à 19 USD.
  • Life Storage : Citigroup est acheteur mais revoit à la baisse son objectif de 150 à 133 USD.
  • Malibu Boats : Truist Securities est acheteur mais abaisse son objectif de 80 à 70 USD.
  • Morgan Stanley : Jefferies est toujours acheteur mais revoit sa cible à la baisse, de 109 à 97 USD.
  • NVIDIA : Tigress Financial reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 410 à 310 USD.
  • Pernod Ricard : Deutsche Bank reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 234 à 242 EUR.
  • Renault : Jefferies reste à l'achat à 40 EUR tandis que Stifel, qui est aussi à l'achat, abaisse son objectif de 55 à 41 EUR. 
  • Roche Holding : UBS passe de vendeur à neutre mais abaisse son objectif de 345 à 328 CHF.
  • Siemens Gamesa : Mirabaud Securities passe d'acheteur à neutre avec un objectif de 18,10 EUR.
  • Soitec : Deutsche Bank abaisse son objectif de 225 à 175 EUR.
  • The Charles Schwab : Jefferies reste acheteur avec un objectif de cours réduit de 95 à 78 USD.
  • Tradeweb Market : Crédit Suisse est toujours acheteur mais abaisse sa cible de 101 à 88 USD.
  • Wells Fargo : Seaport Global Securities reste à l'achat, mais abaisse son objectif de 67 à 57 USD.

En France

Annonces importantes (et moins importantes)

  • STMicroelectronics et Global Foundries vont créer une usine de semi-conducteurs en France, un investissement d'environ 4 milliards d'euros selon le Figaro.
  • Sanofi et Swedish Orphan Biovitrum AB présentent des données de phase 3 positives dans l'hémophilie A.
  • Airbus a livré 60 avions commerciaux en juin et a enregistré 78 nouvelles commandes.
  • Neoen lance la construction de son premier parc éolien en Suède.
  • Vallourec nomme un nouveau Directeur pour l'Amérique du Sud.

Dans le monde

Annonces importantes (et moins importantes)

  • Netflix passe la barre des 10 millions d'abonnés en France.
  • Pékin inflige des amendes à Alibaba et Tencent pour non-respect des règles anti-trust.
  • Elon Musk renonce à acheter Twitter, qui a entamé des poursuites.
  • Tesla va interrompre sa production pendant deux semaines dans sa nouvelle usine située à l'extérieur de Berlin.  
  • Dufry rachète l'italien Autogrill.
  • Volvo Cars va quitter l'association des constructeurs européens d'automobiles (Acea).
  • Danske Bank abaisse des prévisions de bénéfices pour 2022.
  • Aker BP découvre un gisement de gaz en mer de Norvège.
  • Le fabricant d'éoliennes Nordex va lancer une levée de fonds de 215 millions de dollars.