BAMAKO, 19 avril (Reuters) - Les médiateurs internationaux dans le conflit du nord du Mali ont annoncé dimanche la tenue le 15 mai d'une cérémonie officielle de signature d'un accord de paix, tentant ainsi d'accroître la pression sur les séparatistes touaregs.

Le gouvernement malien, qui a déjà déclaré qu'il signerait l'accord, a annoncé il y a 10 jours que les rebelles étaient eux aussi prêts à parapher le texte mais les Touaregs ont démenti et réclamé une plus large autonomie pour leur région, qu'ils appellent l'Azawad.

Les discussions visent à mettre un terme au conflit entre Bamako et les Touaregs, qui a donné lieu à quatre révoltes armées depuis l'indépendance du Mali en 1960. Un accord permettrait aussi aux forces armées maliennes et étrangères de concentrer leur action sur la lutte contre les milices islamistes dans le nord du pays.

Un accord préliminaire a été conclu début mars à Alger et dimanche, les médiateurs ont annoncé dans un communiqué que le texte avait fait l'objet de trois jours de discussions dans la capitale algérienne, de mercredi à vendredi.

Cherchant visiblement à rassurer les Touaregs, ils ont précisé que la signature de l'accord final par les partenaires internationaux, y compris les Etats-Unis et la France, assurerait que les engagements pris seraient intégralement tenus.

"Les médiateurs ne manqueront pas d'informer les autorités internationales concernées de toute attitude ou action qui compromettrait le processus de paix en cours", ajoute le communiqué.

"Il en va de la stabilité et de la prospérité non seulement du Mail et de son peuple, mais aussi de tous les Etats et populations des régions du Sahara et du Sahel."

En 2012, les séparatistes touaregs s'étaient alliés à des islamistes et avaient brièvement pris le contrôle du nord du pays, provoquant une intervention militaire impliquant la France.

Un porte-parole de la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA), l'organisation qui représente les séparatistes touaregs, n'était pas disponible dans l'immédiat pour un commentaire.

La présidence malienne a déclaré sur son compte Twitter que le président Ibrahim Boubacar Keïta avait lui aussi annoncé la cérémonie de signature du 15 mai lors d'un déplacement en Ethiopie. Un porte-parole du gouvernement n'était pas disponible dans l'immédiat.

(Adama Diarra et Tiemoko Diallo, avec Daniel Flynn, Marc Angrand pour le service français)