DAR ES SALAAM, 6 novembre (Reuters) - Des responsables chinois ont acheté de grandes quantités d'ivoire provenant du braconnage des éléphants lors d'une visite du président Xi Jinping l'an dernier en Tanzanie, et les ont fait sortir de ce pays par la valise diplomatique, affirme une ONG écologique, Environmental Investigation Agency (EIA).

Lors d'un point de presse à Pékin, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinois a démenti jeudi ces informations, les jugeant "dénuées de fondement".

Le continent africain comptait encore 1,3 million d'éléphants en 1979 et ils ne seraient plus que 419.000 aujourd'hui, selon les chiffres cités dans le rapport d'EIA. L'ampleur du braconnage dans les années 1980 a provoqué un tollé international, poussant à l'interdiction au niveau mondial du commerce de l'ivoire en 1989.

La situation est particulièrement dramatique en Tanzanie, où 10.000 éléphants ont été abattus au cours de la seule année dernière, selon EIA.

Des commerçants ont déclaré à EIA que deux semaines avant la visite d'Etat de Xi Jinping, "des acheteurs chinois ont entrepris d'acquérir plusieurs tonnes d'ivoire, expédiés par la suite en Chine par la valise diplomatique, à bord de l'avion présidentiel". (Fumbuka Ng'wanakilala; Eric Faye pour le service français, édité par Tangi Salaün)