TOKYO, 13 octobre (Reuters) - De petits foyers de radioactivité ont été décelés à Tokyo et du strontium a été découvert dans la ville portuaire de Yokohama, sept mois après l'accident nucléaire de Fukushima, ravivant l'inquiétude de la population de la vaste agglomération de la plaine du Kanto, qui compte 35 millions d'habitants.

La centrale atomique de Fukushima-Daiichi, accidentée le 11 mars lors du puissant séisme et du tsunami du Tohoku, le nord-est du Japon, a libéré dans l'atmosphère une radioactivité qui a été transportée par les vents et qui s'est déposée, avec la pluie et la neige, dans l'est de l'archipel.

Setagaya, grand quartier d'habitation de la capitale, à 235 km au sud-ouest de la centrale, a signalé cette semaine un point de radioactivité élevée, près de certaines écoles. Le taux relevé se montait parfois à 2,7 microSieverts par heure, soit plus que dans certains points de la zone d'évacuation autour de la centrale.

Nettoyer le secteur à grandes eaux n'a pas permis d'abaisser la radioactivité, a déclaré le maire de Setagaya, Nobuto Hosaka, ajoutant que les autorités avaient informé la population qu'elle ne courait aucun danger à traverser le point contaminé.

La ville de Funabashi, dans la préfecture de Chiba à l'est de Tokyo, indique pour sa part jeudi qu'une association citoyenne a relevé un niveau de radioactivité de 5,8 microSieverts/heure dans un parc et procède actuellement à des vérifications.

Selon les données gouvernementales rendues publiques cette semaine, la radioactivité dans la zone d'évacuation (d'un rayon de 20 km autour de la centrale) oscille entre 0,5 et 64,8 microSieverts/heure.

Environ 80.000 habitants ont été contraints d'évacuer cette zone. L'unité de microSievert mesure la quantité de radiations absorbées par les tissus humains.

A Yokohama, du strontium-90, un isotope radioactif susceptible de provoquer des cancers de l'os et des leucémies, a été détecté dans le sol, selon les médias. Du strontium avait été détecté jusqu'à présent dans une zone de 80 km de rayon autour de la centrale, mais c'est la première fois qu'on en découvre aussi loin, ajoutent les médias nippons.

On estime à 2.400 km2 la superficie qui pourrait nécessiter d'être nettoyée de ses radiations. (Yoko Kubota; Eric Faye pour le service français)