KAMPALA, 13 février (Reuters) - Le président ougandais Yoweri Museveni, qui briguera un nouveau mandat jeudi prochain, a rejeté samedi soir les accusations de corruption lancées par ses adversaires lors d'un débat télévisé.

A 71 ans, Museveni, qui dirige l'Ouganda depuis 30 ans, est favori à sa propre succession même si les politologues jugent que le scrutin de jeudi sera le plus difficile depuis son accession au pouvoir.

Ses deux principaux rivaux, Kizza Besigye, opposant historique du Forum pour le changement démocratique (FDC) battu à trois reprises par Museveni, et Amama Mbabazi, son ancien Premier ministre, ont réussi à mobiliser les foules durant la campagne.

Samedi soir, devant les caméras de télévision, les deux hommes ont mis en question le bilan du président sortant sur l'emploi, la santé ou la sécurité.

"Quelle sécurité pour notre jeunesse, dont 83% est sans emploi", l'a attaqué Mbabazi alors que le chef de l'Etat se targuait d'avoir rétabli la sécurité dans le pays d'Afrique de l'Est.

Un autre candidat, Abed Bwanika, lui a reproché le mauvais état du système de santé, pointant les pénuries de médicaments dans les hôpitaux du pays quand, a-t-il affirmé, des responsables du pouvoir voyagent en première classe pour aller se faire soigner à l'étranger aux frais des contribuables.

"Je suis ici pour parler de l'Ouganda, pas de fiction", a répliqué Museveni. "Si vous voulez de la fiction, si vous voulez le prix Nobel de littérature, alors vous pouvez dire ce que vous voulez." (Elias Biryabarema; Henri-Pierre André pour le service français)