Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a terminé en léger repli lundi (-0,27%), digérant avec prudence les incertitudes autour de la majorité de la chancelière allemande, Angela Merkel, et les nouvelles menaces de la Corée du Nord.

L'indice CAC 40 a cédé 14,16 points, à 5.267,13 points, dans un volume d'échanges faible de 2,6 milliards d'euros. Vendredi, il avait fini en petite hausse (+0,27%).

La cote parisienne a passé l'essentiel de la séance légèrement dans le rouge, avec une brève dégradation en fin de séance lorsque la Corée du Nord a menacé d'abattre des bombardiers américains, avant de revenir en légère baisse.

"Les craintes géopolitiques ont pris plus de consistance en fin de journée avec les nouvelles déclarations vindicatives nord-coréennes" avant de refluer, a souligné auprès de l'AFP Daniel Larrouturou, directeur général délégué chez Diamant Bleu Gestion.

Avant cette nouvelle escalade, "les élections allemandes avaient déjà créé un contexte d'incertitude" mais, au final, "le marché avait quand même réagi avec calme à ces résultats", a-t-il complété.

Angela Merkel a certes remporté un quatrième mandat mais elle sort affaiblie de ce scrutin par un score électoral décevant et la percée historique de la droite nationaliste, qui rend compliquée la formation d'une nouvelle majorité.

"A court terme" ce scrutin crée "une situation bien incertaine", mais "cela ne devrait pas changer la nature fondamentalement consensuelle de la politique allemande", a estimé pour sa part Tim Stevenson, directeur Actions européennes de Janus Henderson Investors.

Par contre, "des questions perdurent sur certains dossiers européens cruciaux", selon lui. Alors que "le président français, Emmanuel Macron, a besoin du soutien de l'Allemagne pour revitaliser les économies européennes, il n'est pas sûr que certains des partenaires de Mme Merkel soient partants", ajoute-t-il.

- Facteurs techniques -

Selon M. Larrouturou, une partie de la baisse de l'indice parisien s'explique en outre par "des facteurs techniques liés au versement de dividendes de Total", deuxième plus grosse capitalisation du CAC 40, qui ont tiré la cote vers le bas.

Les opérateurs de marché avaient par ailleurs peu d'indicateurs macroéconomiques à se mettre sous la dent, en dehors du baromètre du moral des entrepreneurs allemands (Ifo) en septembre, qui a de nouveau baissé.

Sur le front des valeurs, Alstom a gagné 1,27% à 33,42 euros, après avoir confirmé vendredi des discussions avec Siemens sur un "possible rapprochement" dans le secteur ferroviaire.

Airbus a progressé de 0,65% à 77,84 euros, soutenu par une note de Barclays, qui a relevé son cours cible à 110 euros.

Le secteur bancaire a souffert de la nouvelle baisse des taux d'intérêts sur le marché de la dette, à l'image de Crédit Agricole (-1,35% à 14,96 euros), Société Générale (-1,56% à 48,14 euros) et BNP Paribas (-1,44% à 66,33 euros).

A l'inverse, EDF a gagné 3,73% à 10,71 euros, toujours porté par l'annonce la semaine dernière de discussions avec plusieurs pays pour leur vendre des réacteurs nucléaires de type EPR.

Vivendi a fini à l'équilibre (+0,05% à 20,76 euros), après avoir bloqué une résolution clef vendredi lors de l'assemblée générale d'Ubisoft (-1,39% à 58,28 euros), dont il est le premier actionnaire.

Trigano s'est élevé de 1,39% à 127,45 euros après avoir annoncé le rachat de 85% du capital du propriétaire du groupe Adria, qui fabrique des camping-cars en Slovénie.

afp/rp