Bruno Colmant, chef économiste de Banque Degroof Petercam, déplore dans une récente note que les banques centrales se transforment en "gigantesques Sicav". L'expert revient ainsi sur les décisions prises par plusieurs de ces institutions d'acheter des actions de sociétés privées dans le cadre de leurs programmes d'assouplissement quantitatif.

La Banque nationale suisse, la Banque du Japon ou encore la banque centrale chinoise ont ainsi franchi une étape supplémentaire alors qu'elles sont "confrontées au fait que des limites naturelles ou statutaires contraignent les achats d'obligations souveraines."

"La monnaie, qui est un bien public, est donc gagée par des titres de propriété privée. C'est intuitivement un facteur qui sous-tend la croissance des bourses. Est-ce sain ? Je ne crois pas", écrit Bruno Colmant.

Le chef économiste de Banque Degroof Petercam va même plus loin en assurant que cela "ressemble d'ailleurs à une nationalisation rampante de l'économie de marché, tout en pouvant contribuer à une élévation artificielle du prix des actifs, sans imaginer ce qui se passera lorsque les banques centrales remettront ces titres sur les marchés."