Profitant du maintien des politiques monétaires accommodantes des banques centrales et d’une accalmie concernant les incertitudes sur la politique européenne, bon nombre de places financières ont inscrit de nouveaux records mi-mars. Elles subissent désormais quelques dégagements dans un contexte de retour de l’aversion au risque alors que les opérateurs semblent douter de la capacité de nouveau président américain à mettre en place les réformes budgétaires et fiscales promises.

Comme attendu, la Réserve Fédérale a relevé son taux directeur le 15 mars dernier pour acter de la solidité de l’économie américaine, avec un marché du travail quasiment au plein emploi (chômage à 4.7% avec 235K créations d’emplois lors du dernier rapport mensuel) et une inflation se rapprochant de l'objectif de 2% de la Fed (actuellement à 1.9%). Elle n’a toutefois pas changé ses perspectives, ne prévoyant toujours que trois hausses des taux en 2017 comme en 2018. Elle devrait toutefois prochainement envisager une réduction de son bilan (4500 milliards de dollars), après dix années de rachats d’actifs, si les conditions économiques continuent de s’améliorer.
De leur côté, la Banque du Japon, la Banque nationale suisse et la Banque d’Angleterre ont récemment opté pour un statu quo, confirmant ainsi leur politique de soutien à l’économie.
Quant à la BCE, elle a adopté un ton légèrement moins accommodant, se félicitant de l’embellie économique en zone euro. L’activité se redresse, la consommation des ménages repart et l’inflation a pour la première fois atteint la cible des 2% en février (après 1.8% en janvier). Elle a ainsi revu à la hausse ses prévisions de croissance et d’inflation pour les deux années à venir. Son programme de rachats d’actifs passera, comme convenu, de 80 à 60 milliards d’euros à compter d’avril (jusqu’en décembre) et les taux pourraient même être relevés avant la fin d’année. Elle ne semble plus disposée à utiliser tous les instruments disponibles dans le cadre de son mandat étant donné des risques qui semblent avoir diminué.

Alors que les banques centrales pourraient progressivement réduire leur soutien à l’économie et dans l’attente des prochaines publications de sociétés début avril, les opérateurs devraient focaliser leur attention sur l’environnement politique des deux côtés de l’Atlantique. D’une part, l’approche des élections en France et en Allemagne pourrait de nouveau être source de volatilité sur les places financières, d’autre part, les interrogations sur les promesses faites par le président américain pourraient inciter les opérateurs à une grande vigilance. Face à la montée des divergences au sein même de son parti, la première grande réforme législative de son mandat portant sur la santé, devra être approuvée afin de ne pas remettre en cause l’ensemble du programme économique de Donald Trump et la crédibilité de ses promesses en matière de réformes fiscales et budgétaires.

D’un point de vue graphique, l’indice CAC40 conserve une dynamique positive en données hebdomadaires au-dessus des 4825 points, niveau correspondant à la moyenne mobile à 20 semaines. Sur un horizon de temps plus court, après avoir rallié dernièrement les 5050 points, l’indice parisien amorce une phase de consolidation horizontale. La rupture des 4950/4940 points, confirmée en clôture, suggérerait l’amorce d’une consolidation de plus forte ampleur en direction des 4845 points voire 4750 points par extension. La forte hausse des indices depuis décembre dernier invite à la prudence et suggère d’alléger partiellement son exposition compte tenu des incertitudes actuelles. On profitera d’un éventuel retour dans la zone des 4845/4750 points pour revenir à l’achat à moindre risque.