LONDRES, 25 juin (Reuters) - Plusieurs ministres du gouvernement de Theresa May souhaitent voir l'actuel ministre des Finances, Philip Hammond, devenir Premier ministre à sa place afin de diriger le processus de sortie de l'Union européenne, rapporte dimanche le Sunday Times.

Theresa May est sortie fortement affaiblie des législatives anticipées qu'elle avait convoquées pour accroître sa légitimité, et qui ont au contraire conduit à la perte de sa majorité absolue. Les négociations avec les unionistes nord-irlandais du DUP en vue d'assurer une majorité au gouvernement n'ont toujours pas trouvé de conclusion.

Philip Hammond, qui avait été mis sur la touche pendant la campagne et dont de nombreux commentateurs anticipaient le départ, a été propulsé sur le devant de la scène après le désaveu essuyé par May.

L'année dernière, pendant la campagne référendaire, il avait milité pour le maintien dans l'UE. Depuis, il a multiplié les interventions pour défendre une transition en douceur et éviter à tout prix un "saut dans le vide", soit une sortie de l'UE sans accord.

Selon le Sunday Times, plusieurs membres du cabinet de Theresa May souhaitent voir Hammond devenir Premier ministre intérimaire et gouverner le pays jusqu'en 2019, date de la sortie officielle de l'Union européenne.

Plusieurs sources citées par le journal britannique avancent le nom de David Davis, le ministre chargé du Brexit, pour le seconder.

"Je pense que Philip est le seul candidat plausible pour les deux prochaines années, avec DD (David Davis) pour exécuter le Brexit", confie un ministre en exercice au journal.

"Il est plus crédible en Premier ministre par intérim que l'actuelle Première ministre. L'image de la PM est tellement abîmée que c'en est douloureux. Les gens commencent à faire le calcul, elle est si inadaptée qu'on ne peut attendre deux ans", poursuit-il.

Un ancien collègue du ministre des Finances estime pour sa part que Philip Hammond est qualifié pour diriger le pays.

D'autres membres du gouvernement questionnés par le Sunday Times émettaient un avis différent, jugeant David Davis ou encore le secrétaire britannique au Foreign Office, Boris Johnson, mieux à même de succéder à Theresa May.

Contacté par Reuters, Downing Street s'est refusé à tout commentaire. (Kate Holton, Julie Carriat pour le service français)