Lundi 24
octobre
Le point hebdo de l'investisseur
intro Les différentes places boursières évoluent sans stress, avec un Vix qui n’indique aucune tension implicite dans le calcul des options du Sp500. Les opérateurs pourraient, par conséquent, profiter de cette période de quiétude boursière pour propulser les actions européennes au niveau de fin 2015 à l’image du Dax. Certes, il faudra le soutien des indices américains mais les récentes publications des entreprises outre-Atlantique laissent entrevoir un certain optimisme. En parallèle, la baisse de l’euro avantage ce scénario de progression indicielle sur le vieux continent.
Indices

Tous les indices ont montré des velléités de reprises avec des amplitudes de performances comprises entre 1 et 2 %.
Le CAC40 et le DAX gagnent conjointement 1.4 % alors que les actions américaines se relancent de 0.5 % en moyenne. L’indice de Francfort se situe, par ailleurs, sur un plus haut annuel en repassant dans le vert depuis le 31 décembre 2015.
Les plus fortes avancées hebdomadaires proviennent de l’Asie avec la Chine et le Japon qui progressent de 2 %, ces derniers affichant encore de lourdes pertes annuelles (-8%).

DAX en données mensuelles

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Matières premières

La stabilité des prix a marqué la semaine écoulée. Le pétrole affiche une réelle fermeté grâce aux intentions des pays producteurs de faire monter les cours du brut. Le Brent se négocie à 51.50 USD alors que le WTI s’échange sur 50 USD le baril.
Les intervenants affichent peu d’enthousiasme à se replacer sur les métaux précieux, préférant attendre les agissements des différentes banques centrales et les commentaires sur les perspectives d’inflation. L’or cote 1260 USD l'once et l’argent 17.50 USD pour la même quantité.
Marchés actions

Le secteur mondial du tabac continu sa concentration.

British American Tobacco (BAT) a annoncé vendredi son intention de racheter les 57% du capital de son concurrent américain Reynolds American qu'il ne possède pas encore. Une opération de 47 milliards de dollars qui créerait le premier groupe de tabac coté au monde en regroupant des marques telles que Kent, Lucky Strike et Pall Mall.
Cela permettra au leader anglais de revenir sur le marché américain après 12 ans d’absence. Sa capitalisation s’approche des 90 milliards GBP pour un endettement significatif de près de 15 milliards GBP. Le cours de l'action Reynolds American a progressé de 16 % sur la séance de vendredi, réalisant une amplitude hebdomadaire historique (voir graphique).

REYNOLDS AMERICAN en données hebdomadaires

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Marché obligataire

En ce début de semaine, le rendement du taux américain à 10 ans n’évolue guère à 1.72% contre 1.8% précédemment.

L’Europe suit également le très léger mouvement d’inflexion avec le Bund qui revient en territoire négatif à -0.007% désormais (0.07% la semaine passée). L’OAT se distingue par une baisse plus marquée à 0.25% comparée au 0.35% auparavant.
Pour les pays périphériques, si le rendement navigue toujours autour des 1% en Espagne la référence à 10 ans italienne progresse sensiblement à 1.34% contre 1.14% la semaine passée. A noter enfin que le rendement obligataire grec reste toujours au-dessus des 8%.
Marché des changes

En laissant la porte ouverte à une prochaine intervention en décembre, Mario Draghi a favorisé la poursuite de la baisse de l’euro. Le tapering (réduction des achats mensuels qui sont actuellement de 80 milliards d’euros), à priori, est à exclure pour les prochains mois en Europe, à la faveur d’un prolongement de la politique accommodante. La paire EUR/USD a franchi à la baisse les 1.09 un plus bas de 7 mois.
La livre sterling continue également son parcours baissier à 126 yens ou 1.22 USD, alors que le "dollar index" inscrit un plus haut annuel proche de 99 points (voir graphique).

DOLLAR INDEX: Année 2016 en surbrillance bleue

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Statistiques économiques

Lors de la semaine passée, en Europe, peu de statistiques étaient attendues. Seule la décision inchangée de la Banque Centrale Européenne sur son taux directeur et son taux de dépôt est venue animer la séance de jeudi. Outre-Atlantique, à deux semaines de la réunion de la FED, les statistiques sont ressorties particulièrement mitigées. L’indice NAHB du marché immobilier, l’indice des prix à la consommation et la production industrielle sont restés neutres, l’enquête Phily Fed et les permis de construire sont ressortis positifs. En revanche, les inscriptions au chômage ont progressé et les mises en chantier ont été moins importantes qu’attendu.

Cette semaine devrait rester calme en zone euro puisque seuls les discours de deux banquiers centraux (BoE et BCE) sont attendus mardi en fin d’après-midi. A contrario, de nombreuses statistiques américaines viendront émailler la semaine. On notera notamment l’indice des prix des maisons et la confiance des consommateurs mardi, les inscriptions au chômage, commandes de biens durables et promesses de ventes de maisons jeudi avant de finir la semaine avec le PIB annualisé.
Des premiers résultats d’entreprises encourageants

Les multiples interventions de banques centrales dans leur volonté d’intensifier le niveau de l’inflation, ont créé une situation historique avec une échelle de taux proches de zéro voire négatifs. En effet, ces rendements anormaux ont représenté au cours de l’année jusqu’à un quart de la totalité des emprunts dans le monde pour un montant global de 6000 milliards de dollars qui se plaçaient à des taux inférieurs à zéro. Une normalisation monétaire ne pourrait que favoriser la reprise du secteur bancaire qui a beaucoup souffert des taux bas. Cela explique le rattrapage sectoriel de ces derniers jours.

Cet excès des rendements sans risque peut-il générer un risque sans rendement ? En tout état de cause, la moindre tension obligataire pourrait engendrer de la volatilité sur les actions même si une hausse des taux ne signifie pas forcément baisse de ces dernières. Au cours des années 2004/2007, le taux à dix ans américain était monté de 1 % à plus de 5 %, accompagné d’une hausse des actions outre -Atlantique de 36%. La capacité à engendrer des BNA performants et donc à distribuer des dividendes, afin d’amortir la hausse éventuelle des taux, restera la clé pour valider ou pas la continuation de la tendance de fond sur le marché américain. Les premiers résultats trimestriels militent, à ce jour, en faveur de ce scénario positif.