ISTANBUL, 25 octobre (Reuters) - Des rebelles kurdes ont tué samedi trois militaires turcs dans le sud-est de la Turquie, a annoncé l'armée, ce qui risque de fragiliser un peu plus les négociations de paix entre le gouvernement et le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Trois membres de "l'organisation terroriste séparatiste", terme par lequel l'armée désigne le PKK, ont ouvert le feu sur les soldats alors que ces derniers, habillés en civil, étaient en train d'acheter du matériel électrique pour leur poste militaire, écrit l'armée dans un communiqué.

Vendredi, l'armée a tué trois combattants du PKK en ripostant à des coups de feu tirés par un commando rebelle qui venait d'incendier deux véhicules et une partie d'une centrale électrique dans la province orientale de Kars.

Les pourparlers de paix engagés entre le gouvernement et le chef emprisonné du PKK, Abdullah Oçalan, sont menacés par le conflit en Syrie et notamment le sort de la ville kurde de Kobani, adossée à la frontière turque.

Le PKK reproche à la Turquie sa passivité face à l'offensive des djihadistes de l'Etat islamique sur Kobani, où sont retranchés des combattants kurdes.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé jeudi que 200 peshmergas d'Irak seraient autorisés à se rendre en Syrie via la Turquie pour renforcer les défenseurs kurdes de Kobani. Il a cependant une nouvelle fois qualifié d'"organisation terroriste" le parti kurde syrien dont la branche armée combat à Kobani. (Seyhmus Cakan; Bertrand Boucey pour le service français)