TOKYO, 24 septembre (Reuters) - Près des deux tiers des électeurs japonais sont opposés à des élections législatives anticipées, une initiative que le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, pourrait annoncer ce lundi.

Dissoudre le Parlement permettrait au chef du gouvernement conservateur de tirer partie de l'embellie de sa cote de popularité et des difficultés traversées par l'opposition.

Soutenu en juillet par seulement 30% des électeurs, Abe bénéficie désormais de près de 50% d'opinions favorables et il compte sur cette assise solide pour conserver la majorité au Parlement.

Les vives tensions régionales autour du dossier coréen lui ont permis de rebondir alors qu'il était confronté cet été aux retombées de plusieurs scandales, dont l'un a éclaboussé son épouse.

Mais le sondage publié dimanche par l'agence Kyodo brosse le tableau d'un électorat japonais largement indécis.

Alors que 27% des électeurs disent vouloir voter pour le Parti libéral-démocrate (PLD) de Shinzo Abe et que 8% souhaitent le retour au pouvoir du Parti démocrate du Japon, 42,2% du corps électoral n'a pas d'opinion tranchée.

L'étude montre par ailleurs que 6,2% des Japonais sont disposés à voter pour le parti récemment créé par la populaire gouverneure de Tokyo, Yuriko Koike.

La réflexion engagée autour d'une dissolution de la chambre basse du Parlement et d'un retour anticipé aux urnes a été confirmée le week-end dernier par plusieurs sources gouvernementales ou internes au PLD.

Shinzo Abe aurait ainsi informé le chef du parti Komeito, allié du PLD dans la coalition au pouvoir, qu'il ne pouvait exclure de dissoudre la chambre basse du Parlement pour des élections anticipées après la session extraordinaire du 28 septembre.

Les élections législatives régulières doivent en principe se tenir à la fin 2018. (Linda Sieg; Nicolas Delame et Henri-Pierre André pour le service français)