(Actualisé avec capture d'un soldat indien, § 10)

ISLAMABAD/NEW DELHI, 29 septembre (Reuters) - Deux soldats pakistanais ont été tués et neuf autres blessés au cours d'échanges de tirs avec des militaires indiens dans la région disputée du Cachemire, a annoncé jeudi l'armée pakistanaise.

Les incidents ont débuté tôt jeudi matin dans les secteurs de Bhimber, Hot Spring, Kel et Lipa et ont duré environ six heures, précise l'armée pakistanaise dans un communiqué.

Un porte-parole de l'armée indienne a confirmé que les forces pakistanaises avaient procédé à des tirs d'artillerie dans le district de Poonch situé dans la région du Jammu-et-Cachemire administrée par l'Inde.

Les affrontements se poursuivaient en cours de journée dans le secteur de Nowgan, le long de la "ligne de contrôle", ont indiqué un officier de l'armée et des policiers indiens.

"Les troupes pakistanaises ont ouvert le feu à minuit sur les postes indiens dans le secteur de Nowgan, dans le nord du Cachemire. Elles ont également tiré au mortier. L'armée déployée sur la ligne de contrôle a répliqué et des échanges de coups de feu intermittents se poursuivent", a dit l'officier de l'armée indienne.

Un général de l'armée indienne a déclaré que des "frappes chirurgicales" avaient par ailleurs visé des séparatistes présumés au Pakistan qui se préparaient à entrer clandestinement Cachemire indien.

Des éléments des forces spéciales ont également franchi la frontière à pied pour frapper les mêmes cibles, selon une source proche des services de sécurité indiens.

Cette version a été catégoriquement démentie côté pakistanais. "La notion de frappes chirurgicales contre de prétendues bases terroristes est une illusion volontairement imaginée par l'Inde pour créer un effet trompeur", a commenté l'armée pakistanaise dans un communiqué.

Un soldat indien a parallèlement été fait prisonnier par l'armée pakistanaise, a-t-on appris auprès de responsables militaires des deux pays. L'homme s'était aventuré par inadvertance du côté pakistanais de la ligne de séparation et n'était pas impliqué dans les autres incidents, a dit une source militaire indienne.

L'Inde et le Pakistan revendiquent tous deux l'ensemble de cette région montagneuse mais administrent des zones distinctes, séparées par une frontière de fait fortement militarisée. Un cessez-le-feu est observé depuis 2003.

Le Premier ministre indien Narendra Modi a présidé une réunion de son cabinet consacrée à la sécurité. "La violation du cessez-le-feu démontre que le Pakistan est décidé à rejeter le droit international", a déclaré un conseiller de Modi.

Pour le Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif, qui a convoqué une réunion de son gouvernement vendredi, il s'agit d'une "agression non provoquée et évidente".

"L'Inde fait cela pour plaire à sa presse et à l'opinion publique", a dit le ministre pakistanais de la Défense Khawaja Asif dans un communiqué. "Si l'Inde recommence, nous répondrons avec force", a-t-il prévenu. (Asad Hashim et Sanjeev Miglani; Pierre Sérisier et Henri-Pierre André pour le service français)