A quelques heures de l'issue du conseil des gouverneurs de la BCE, les mouvements étaient limités sur le marché des changes. Pas grand-chose de neuf n'est attendu de l'établissement émetteur de la zone euro. Certains intervenants se demandent cependant si Mario Draghi ne se montrera pas plus accommodant encore, après la Chine et la remontée de l'euro au coeur de l'été. A cette heure, la monnaie unique européenne grappillait symboliquement 0,13% contre le dollar américain à 1,1241, et d'ailleurs contre le yen (à 135,27) et le franc suisse (à 1,0897). La hausse était plus marquée cependant face au sterling (+ 0,37% à 0,7363).

Tout à l'heure, on attend à 13 h 45 la publication de la décision de la BCE sur ses taux directeurs, qui a priori le réservera pas de surprise, puis la conférence de presse animée par son président Mario Draghi à partir de 14 h 30.

Un intervenant parisien n'hésite pas, de son côté, à prévoir 'un non événement' qui ne devrait être accompagné d'aucun changement de cap, mais seulement de quelques ajustements de prévisions. Une fois de plus, attend-il, le 'président Drahi devrait de nouveau se montrer 'colombe' tout en se tenant prêt à en faire plus, si nécessaire'.

'L'essentiel de la conférence de presse devrait porter sur les conséquences attendues sur les perspectives d'activité et d'inflation en zone euro d'un éventuel ralentissement supplémentaire de l'activité en Chine et de la nouvelle phase de baisse des cours des matières premières industrielles et énergétiques', prévoit de son côté Aurel BGC.

Mais selon Nour Al-Hammoury, stratégiste pour ADS Securities, 'la Banque centrale européenne ne devrait pas changer de pied, mais Mario Draghi fait face à une difficulté de plus depuis que l'euro a repris, cet été, du poil de la bête. Peut-être adoptera-t-il un ton plus 'colombe' encore quant à l'extension du programme de rachat d'actifs obligataires actuellement en cours”.

A propos du 'Livre beige', recueil de conjoncture économique publié hier soir par la Fed, les cambistes de Société Générale soulignent la mention portant sur 'certains signes d'augmentation des salaires', un signe plutôt favorable au dollar. 'L'impression générale est que la Fed se prépare toujours à un resserrage du cycle du crédit, tout en prévenant les chocs. La principale question reste bien sûr celle-ci : la vague d'aversion au risque venue de Chine ces dernières semaines est-elle suffisante pour justifier un report de la part de la Fed, alors les dernières statistiques américaines sont favorables ? On peut d'ores et déjà constater que le FMI a fait savoir que remonter les taux dans une conjoncture globale fragilisée n'était clairement pas une bonne idée', ajoutent les spécialistes.

Pour Christopher Dembik, économiste chez Saxo Banque, 'en cas de hausse des taux par la Fed le 17 septembre, le marché devrait retrouver une direction. Pour mémoire, dans le mois suivant la précédente phase de durcissement monétaire en 2004, le dollar index avait grimpé de 2,29% et l'once d'or avait dégringolé de 3,35%. Le mouvement est déjà amorcé depuis plusieurs mois, mais le renforcement du dollar est inévitable à court terme en cas d'action de la banque centrale américaine.'

Du côté statistiques, les investisseurs réagissent peu à la publication de l'indice PMI final de Markit des services dans la zone euro, qui s'est pourtant redressé de 53,9 en juillet à 54,3 en août, montrant une légère accélération de la croissance dans le secteur.

Du côté américain cet après-midi, les opérateurs guetteront notamment les traditionnelles inscriptions hebdomadaires au chômage, attendues à 275.000 après 271.000 la semaine précédente, ainsi que l'indice ISM non manufacturier pour août, qui selon le consensus devrait revenir à 58,1 après 60,3 le mois précédent.

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