La monnaie unique européenne tenait la barre des 1,26 dollar ce midi avant la réunion mensuelle du conseil des gouverneurs de la BCE. Rappelons que mardi et mercredi, elle est passée en séance sous cette barre symbolique, tombant ainsi à son plus bas niveau en deux ans. De l'avis général, la BCE ne devrait pas annoncer grand-chose de neuf. Notamment en ce qui concerne les rachats d'actifs, ces opérations non conventionnelles qui alourdissent le bilan des banques centrales et pèsent, mécaniquement, sur la valeur de la devise dont elles ont la charge.

L'euro se tassait par ailleurs de 0,26% contre le yen, à 137,12, restait neutre face au franc suisse à 1,2072 et grappillait 0,23% contre le sterling, à 0,7815.

Principal événement monétaire de la semaine, la réunion de la Banque centrale européenne est attendue de pied ferme, mais aussi sans illusion par les opérateurs de changes. A 13h45, l'établissement émetteur de la zone euro fera état de sa décision sur ses taux directeurs, qui devraient demeurer à leur plus bas niveau historique. Puis à 14h30, son président Mario Draghi animera une conférence de presse au cours de laquelle il devrait détailler les futurs programmes de rachat d'actifs.

Selon Natixis, 'la BCE va dévoiler ses plans' à propos des rachats d'actifs obligataires privés (asset-backed securities - ABS - et covered bonds, soit parmi les plus sûrs des produits de ce type) 'visant à rétablir le canal du crédit'. 'Le consensus s'attend à un programme de 200 milliards d'euros', rapportent les spécialistes.

Pour certains investisseurs, après bien des déceptions du côté de l'inflation et des indices d'activité PMI de la zone euro, la BCE pourrait même aller plus loin et s'engager dans un authentique QE ('quantitative easing') à l'américaine, en étendant les actifs visés aux obligations d'Etat.

Mais cette opinion ne semble pas majoritaire. Chez Oddo & Cie par exemple, on n'y croit pas une seconde : “il est possible d'étendre le bilan (de la BCE) sans nécessairement acheter des titres publics - politique dont l'efficacité présumée est douteuse dans le cas de la zone euro”.

Et les spécialistes de préciser : 'la BCE peut facilement rendre les TLTRO plus attractifs' en en modifiant les paramètres. Elle pourrait aussi “étendre sa gamme d'actifs privés éligibles aux achats en ciblant des tranches plus risquées d'ABS (...) ou en ouvrant son intervention à d'autres obligations bancaires ou d'entreprises.”

Idem du côté d'Aurel BGC : 'la réunion de la BCE suscite peu d'attentes. La baisse des taux est arrivée à son terme et les mesures annoncées ces derniers temps n'ont pas toutes encore été implémentées.'

Et les analystes d'ajouter, à propos des rachats d'actifs : “il convient de ne pas nourrir trop d'attentes de ce point de vue sous peine d'être déçu. Les montants d'achats envisagés, en particulier, ne devraient pas être précisés.'

Le sentiment des cambistes de Société Générale est similaire : 'le risque est que cette réunion de la BCE ne donne lieu à aucune annonce nouvelle de la part de Mario Draghi, puisque ce dernier n'a, pour l'instant du moins, pas grand-chose à mettre sur la table.'

Cet après-midi, aux Etats-Unis, les opérateurs en devises guetteront aussi les inscriptions hebdomadaires au chômage, attendues juste au-dessous de 300.000, et les commandes à l'industrie qui devraient corriger après une forte hausse.


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