Alors que les négociations avec la Grèce sont toujours dans l'impasse et qu'un indicateur allemand a déçu ce matin, la monnaie unique européenne perdait 0,57% contre le billet vert ce matin à 1,0681 dollar. Le recul de la devise européenne reste cependant relativement mesuré puisqu'elle continue d'évoluer entre environ 1,05 et 1,10 dollar, comme tel est le cas depuis presque deux mois.

Elle perdait également 0,38% contre le yen (à 127,58) comme face au sterling (à 0,7178), ainsi que 0,21% contre le franc suisse à 1,0247.

“L'ensemble des mauvais chiffres publiés hier en Allemagne, mais surtout l'absence de nouveau développement tangible sur la Grèce ont pesé sur l'euro”, commentent ce matin les analystes de Saxo Banque. Le cycle de mauvaises nouvelles se poursuit d'ailleurs ce matin en Allemagne : l'indice ZEW, qui mesure le sentiment des investisseurs outre-Rhin, a reculé de 1,5 point en avril pour retomber à 53,3 points, alors que les économistes attendaient une amélioration à 55,6. Il s'agit de son premier repli depuis octobre 2014.

'Si l'économie allemande est en bonne forme, la faiblesse actuelle de l'économie mondiale pénalise les perspectives en matière d'exports et réduit la possibilité d'une nouvelle amélioration de la situation', commente l'institut économique de Mannheim.

De plus, la situation budgétaire de la Grèce devient de plus en plus critique, le défaut de paiement semblant se rapprocher rapidement, sauf accord de dernière minute avec les autres pays membres de la zone euro. Hypothèse qui ne semble pas d'actualité pour l'instant, étant donné les déclarations des uns et des autres, mais qui ne semble pas perturber l'euro outre mesure.

'Le pays pourrait ne pas pouvoir payer ses fonctionnaires à la fin du mois et rembourser une échéance importante du FMI le mois prochain (950 millions le 12 mai)', rapporte Aurel BGC.

Ces tensions se traduisent d'ailleurs sur le rendement de l'obligation d'Etat grecque à 10 ans, qui a plus que doublé depuis l'automne en passant d'environ 6% à plus de 13%, du jamais vu depuis fin 2012.

Ce faisant, le '10 ans' grec suit une tendance radicalement divergente avec celle du Bund allemand, dont le rendement reste au plus près de zéro (0,07% ce matin), et même de l'OAT française (0,34%).

Et maintenant ? 'Un défaut de paiement de la Grèce sans sortie du pays de la zone euro pourrait constituer l'éventualité la plus négative pour l'euro', estiment les cambistes de Société Générale.

'Le vice-président de la BCE, Vitor Constancio, a ostensiblement fait remarquer qu'un défaut n'implique pas automatiquement le 'Grexit'. Pendant ce temps, le gouvernement d'Athènes s'agite en tout sens pour trouver de l'argent et l'on évoque souvent l'introduction d'une devise parallèle en Grèce', rapporte encore Société Générale.

Aucune statistique d'importance n'est attendue cet après-midi aux Etats-Unis.


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