Après une chute marquée de l'ordre de 1% la veille, la monnaie unique européenne ne s'offrait qu'un rebond bien limité contre la devise américaine, en gagnant 0,20% à 1,1145 dollar. Elle est bien partie pour finir la semaine sur une baisse de l'ordre de 0,5%. Si les dernières déclarations de Mario Draghi suscitent plus de retenue, les chiffres américains de l'emploi font débat entre les économistes.

En hausse de l'ordre de 0,2% également face au sterling et au franc suisse, l'euro perd en revanche 0,6% à 132,70 yens.

Selon la banque privée allemande, Berenberg, 'la BCE fera tout ce qui est en son pouvoir pour que la reprise de la zone euro ne déraille pas.' 'Quoi que se montrant moins optimiste (en abaissant les prévisions de croissance, ndlr), la BCE ne change pas de position', ajoute-t-elle, l'élément nouveau étant l'évocation - conditionnelle - d'une éventuelle prolongation du QE mené actuellement au rythme de 60 milliards d'euros par mois au-delà de septembre 2016. Mais encore faudra-t-il que la conjoncture du Vieux Continent se dégrade, ce dont les indicateurs ne témoignent pas pour l'instant.

De plus, 'les propos de Mario Draghi rentraient aussi dans une logique de communication afin de limiter l'appréciation de l'euro contre dollar', commente Barclays Bourse. En effet, en augmentant la taille de son bilan par des rachats d'actifs, la plus importante des deux banques centrales de Francfort dégrade la qualité de son bilan, qui représente la contrepartie ultime de la devise dont elle a la charge, l'euro. De ce fait, la valeur de l'euro pâtit de plus ou moins de QE. D'autant plus que la Fed américaine, elle, a mis fin à son propre QE voilà un an et qu'elle veut maintenant relever ses taux directeurs d'ici la fin de l'année.

Par ailleurs, certaines des statistiques européennes de la matinée ne sont pas des plus favorables. Ainsi, les commandes à l'industrie en Allemagne ont diminué de 1,4% en séquentiel au mois de juillet, d'après le Ministère Fédéral de l'Economie et de l'Energie, alors que les économistes n'anticipaient qu'une baisse de 0,6% en moyenne.

Ce recul, qui intervient après une hausse de 1,8% en juin (chiffre révisé d'une estimation initiale de +2%), a été tiré par un plongeon de 9,5% des commandes à l'exportation hors zone euro. Par contraste, les commandes en provenance d'Allemagne et des autres pays de la zone euro ont progressé de 4,1% et de 2,2% respectivement.

En attendant, et en vue de la prochaine réunion de la Fed, les 16 et 17 septembre, le chiffre le plus suivi de l'après-midi sera celui des créations d'emplois non agricoles aux Etats-Unis pour le mois d'août. Le consensus table sur 220.000 nouveaux postes, après 215.000 en juillet.

'Si l'amélioration du marché du travail n'est pas remise en cause et encore plus si, comme le laisse supposer le Beige Book, les tensions jusque-là sporadiques sur le marché du travail se confirment, les anticipations d'une première hausse des taux directeurs le 17 septembre seront renforcées', pronostiquent les analystes d'Aurel BGC.

Mais si chez Société Générale, on se veut optimiste en visant 250.000 créations, un opérateur rapporte que l'influente banque d'affaires américaine Goldman Sachs ne table que sur un chiffre de 190.000. A suivre.

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