La monnaie unique européenne hésitait jeudi midi sur le marché des changes avant une fin de semaine chargée placée d'abord sous le signe de la BCE, puis demain sous celui de l'investiture de Donald Trump. A mi-séance, l'euro grappillait 0,20% à 1,0655 dollar et 0,36% contre le yen à 122,24, tout en restant quasi-stable contre le franc suisse et en perdant 0,30% contre le sterling britannique.

En effet, le premier conseil des gouverneurs de la BCE de l'année 2017 se terminera tout à l'heure, à 13 h 45, par la traditionnelle annonce sur les taux et le QE. A partir de 14 h 30, Mario Draghi, président de l'établissement émetteur, prendra le relais en animant la traditionnelle conférence de presse depuis Francfort.

Selon les analystes de Saxo Banque, “l'enjeu de la réunion de la BCE de ce jour est plutôt faible puisque, suite à l'extension du programme de rachats d'actifs en décembre dernier, le marché ne s'attend pas à un changement de politique monétaire avant le mois de septembre.”

Attention cependant, ajoutent les spécialistes, il ne s'agira pas forcément d'un non-événement : le compte-rendu de la précédente réunion de la BCE a témoigné d'une opposition marquée entre l'Allemagne et ses alliés d'un côté, et Mario Draghi soutenu par les tenants d'une politique accommodante de l'autre. “Tout porte à croire que l'Allemagne, qui fait face à une inflation en nette progression mais qui pourrait s'ajuster à la baisse en janvier, va militer en faveur d'une sortie du QE”, pronostique Saxo Banque.

Selon Aurel BGC, après l'annonce majeure de décembre dernier, la BCE n'est effectivement pas très attendue aujourd'hui. Ll'annonce majeure d'une réduction du montant mensuel du QE de 80 à 60 milliards d'euros dès avril épuise a priori le potentiel surprise.

De plus, en dépit de tensions sur les prix ces derniers mois, 'l'inflation reste globalement très faible en Euroland et le noyau dur de l'indice des prix n'a, pour l'heure, pas réellement accéléré', juge Aurel BGC. Bref, les nouveautés s'annoncent limitées.

Demain vendredi, Donald Trump prendra la suite de Barack Obama et sera officiellement investi en tant que 45e président des Etats-Unis. Après avoir parié sur le programme de relance fiscale et budgétaire du candidat Trump, les marchés se montrent maintenant plus prudents, en n'oubliant pas le volet protectionniste du candidat ni son caractère explosif.

'Donald Trump veut un dollar plus faible, mais Janet Yellen a insisté sur l'indépendance de la Réserve fédérale américaine', relèvent ce matin les cambistes de Société Générale.

'L'économie américaine se rapproche du plein emploi alors que les salaires montent mais que l'inflation les talonne. Dans ce contexte, la hausse du dollar sera conditionnée à l'intensité de la politique restrictive de la Fed', ajoute SG. Rappelons que la banque centrale américaine est engagée dans le relèvement de ses taux directeurs.

Les cambistes estiment toujours que l'euro/dollar atteindra la parité en 2017. Selon SG, cette année, la probabilité que la BCE annonce de nouveau un réduction du montant mensuel de son QE est de 50%.

A suivre sur l'agenda statistique américain de l'après-midi : les chiffres de la construction résidentielle pour décembre, les inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage et l'indice de la Fed de Philadelphie de janvier.

EG


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