Mercredi midi sur le marché des changes, la monnaie unique européenne restait sans grande tendance après son rebond de la veille, et alors que le Brexit est toujours dans les esprits. A cette heure, l'euro grappillait 0,11% à 1,1089 dollar, ainsi d'ailleurs que face au yen à 113,91, tout en progressant symboliquement de 0,05% à 1,0865 franc suisse. En revanche, la principale devise de continent européen recule encore de 0,35% contre le sterling britannique, à 0,8274.

Sur une semaine, la chute du sterling demeure malgré tout vertigineuse : - 11,3% face au yen et au réal brésilien, - 9,5% face au dollar américain, - 7,5% contre l'euro.

Les opérateurs sont encore en train d'évaluer les conséquences du vote du 'Brexit' britannique, qui va probablement pénaliser la dynamique économique du pays, et aussi celle de l'Europe. Que de retenir du dîners des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne (UE), organisé hier soir ? Le Premier ministre britannique, David Cameron, faisait partie des convives, mais n'a pas assisté aux réunions de travail, souligne la BBC.

Les cambistes de Société Générale le résument ainsi : 'le message des grands dirigeants de l'UE au Premier ministre britannique a été le suivant : 'nous sommes tristes de vous voir partir, mais n'attendez aucun traitement de faveur de notre part'. Ce qui n'est pas vraiment surprenant, mais tout de même...', indique une note publiée ce matin.

En clair, les européens “continentaux” veulent que le Royaume-Uni mette en oeuvre dès que possible la procédure de sortie de l'UE, sans que des négociations bilatérales ne soient entamées entre temps. Mais M. Cameron a annoncé qu'il démissionnerait à l'automne, et qu'il reviendra à son successeur de gérer le dossier.

Dans ce contexte, les spécialistes de SG peinent à imaginer que le rally engagé par la livre ces deux derniers jours puisse se poursuivre bien longtemps.

Notons par ailleurs que le marché bruisse de scénarios selon lesquels la Banque d'Angleterre pourrait décider d'abaisser ses taux directeurs.

“Comme le montre la baisse sensible des cours du pétrole, les inquiétudes sur les perspectives de croissance mondiale ont sensiblement augmenté avec le Brexit. La crainte des investisseurs est qu'une forte dégradation de la conjoncture économique au Royaume-Uni pèse sur les exportations européennes et engendre de nouvelles révisions à la baisse des prévisions de croissance économique mondiale”, commentent ce matin les spécialistes d'Aurel BGC, qui ajoutent : “une forte appréciation du dollar serait aussi un élément très déstabilisateur pour les pays émergents, voire pour les exportations américaines.”

Nombreuses sont les statistiques publiées ces derniers jours qui perdent de leur portée, la collecte des données afférentes étant antérieure au référendum britannique. Néanmoins, cet après-midi depuis les Etats-Unis, les opérateurs guetteront les revenus et dépenses des ménages puis les promesses de ventes de logements pour mai.

EG


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